Selon Jeune Afrique, les régimes militaires au pouvoir au Burkina Faso, au Mali et au Niger ont décidé de retirer leur pays, avec effet immédiat, de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), organisation sous-régionale de 15 membres, ont-ils annoncé ce dimanche dans un communiqué conjoint.
Selon la source, les trois pays ont annoncé se retirer de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) avec effet immédiat. Ces trois pays sont sous sanctions de la Cédéao.
Les dirigeants respectifs des trois Etats sahéliens, « prenant toutes leurs responsabilités devant l'histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest », dit le communiqué lu sur les médias d'État de ces pays. A noter que depuis quelques mois, ces trois pays ont mis en place l'Aes.
Le 16 septembre 2023, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont annoncé la signature de la Charte du Liptako-Gourma, créant ainsi l'Alliance des États du Sahel (Aes). Cette nouvelle alliance vise à assurer la défense collective des populations de ces États. Cette initiative, survenue après le retrait du Mali du G5 Sahel en mai 2022, a suscité des interrogations quant à l'avenir de ce dernier et à l'émergence d'un « G3 Sahel » aux objectifs similaires, mais avec une approche différente.
En 2022, le Mali s'est retiré du G5 Sahel (composé de la Mauritanie, du Tchad, du Burkina Faso et du Niger) en signe de protestation contre le refus de certains pays de lui accorder la présidence tournante de cette instance régionale. Le Mali dénonçait également une tentative d'instrumentalisation orchestrée par un « État extrarégional » visant à l'isoler.
Des observateurs ont également évoqué des manœuvres concertées avec la France pour marginaliser les autorités de transition maliennes au sein des organisations sous-régionales.
Le Liptako-Gourma, également connu sous le nom de la « zone des trois frontières », est une région partagée par le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Outre sa richesse en ressources naturelles telles que l'or, le diamant, l'uranium, le manganèse, le gaz et le pétrole, cette région est le théâtre d'attaques terroristes récurrentes depuis plus d'une décennie.