Plus de 20 à 25 000 cas dépistés chaque année rien que sur le continent africain. La lèpre touche surtout des lieux d'extrême pauvreté. C'est dans ces endroits que l'on trouve le plus de cas graves de cette maladie, notamment au Bénin ou en Côte d'Ivoire, où 25 % des personnes touchées par la lèpre ont développé des infirmités irréversibles. L'accès aux malades est un véritable enjeu.
La lutte contre la lèpre en Afrique est notamment compliquée à cause de trois problèmes, nous explique le Dr Christian Johnson de la Fondation Raoul-Follereau, au micro de Victor Cariou de la rédaction Afrique.
« D'abord, il y a le problème de la sensibilité géographique. Ce sont les malades qui habitent au dernier kilomètre, c'est-à-dire, tu prends la voiture, tu ne peux plus, tu prends la moto, tu ne peux plus et, finalement, il faut continuer à pied pour aller jusque dans le village le plus éloigné.
Le deuxième problème, c'est la sensibilité financière dans tous nos systèmes de santé en Afrique. Le malade doit payer, et on a le problème des populations rurales, ce sont des populations pauvres. Et du coup, ce problème d'accessibilité financière induit un dépistage tardif.
En plus de cette accessibilité financière, nous avons le problème de l'accessibilité culturelle. Pour beaucoup de patients, la lèpre est due à un envoûtement. Donc, quand on a une tâche de lèpre, on ne nous dira pas 'vas voir l'agent de santé', on ira voir le tradipraticien et tout cela va allonger la durée avant dépistage. Voilà ce que nous appelons les problèmes opérationnels, qui font qu'aujourd'hui, nous avons encore 25% des malades qui sont dépistés tardivement avec des infirmités. »
Comme chaque année, ce dernier week-end de janvier sont menées des opérations de sensibilisation à ce fléau. Des journées organisées sous l'égide de la Fondation Raoul Follereau.