Afrique de l'Ouest: Sud-Est du Sénégal - A Kédougou, les difficultés de footballeurs privés d'infrastructures sportives récentes

Alors que le Sénégal s'apprête à affronter ce 29 janvier la Côte d'Ivoire en huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations masculine de football (CAN 2024), dans le sud-est sénégalais, les footballeurs de la région alertent sur l'absence quasi-totale d'infrastructures sportives : pas de stade municipal à Kédougou, ni dans l'ensemble de la région du même nom. Les fans du ballon rond et d'activités sportives dénoncent une inégalité territoriale pour cette ville située à plus de 700 km de Dakar.

La balle passe de pied en pied. Mais, comme chaque semaine, cette séance d'échauffement de l'équipe amateur qui évolue en division National du Sénégal se fait sur un terrain vague, faute d'avoir un stade ou un véritable terrain de foot.

« On ne peut pas comprendre qu'il n'y ait qu'un seul stade »

Sambo Diagne, qui se rêve joueur professionnel, est blasé : « Difficile, parce qu'on s'entraine sur une moitié de terrain. On n'a pas beaucoup d'espace... Les conditions ainsi que le matériel, c'est un peu difficile, pour nous. »

Pas de place, pas de pelouse synthétique, ni de buts : chaque équipe les installe sur sa partie du terrain. Une situation incompréhensible pour Cheikh Diouf, secrétaire général de la Ligue de football de Kédougou : « C'est une région minière où il y a tellement de ressources. On ne peut pas comprendre qu'il n'y ait qu'un seul stade. Un stade qui n'a même pas de pelouse, pas de tribunes, pas de vestiaires, pas de bloc sanitaire... Comme il y a un chantier, on n'a plus de terrain homologué dans la région. »

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« Les dirigeants ne nous aident pas beaucoup »

Car le stade municipal, qui date de 1982, est en chantier depuis un an. Ses gradins sont délabrés, son sol abîmé. Et le stade régional, promis depuis cinq ans, n'est toujours pas sorti de terre.

Pour les footballeurs de Kédougou, la moindre compétition a donc lieu à 230 kilomètres de chez eux, dans la ville de Tambacounda qui, elle, a un stade. Un manque d'infrastructures qui est vécu comme une véritable injustice pour cette ville de 200 000 habitants.

« Il y a beaucoup de jeunes qui aspirent à être footballeurs professionnels. Ici, à Kédougou, on est à 700 kilomètres de Dakar. On n'a pas de bons stades. Les dirigeants ne nous aident pas beaucoup. C'est compliqué pour nous. » L'inspecteur régional des sports, Tidiane Camara, confirme : les infrastructures sportives sont quasi inexistantes dans toute la région, et ce malgré les promesses comme celle du ministre des Sports qui, en mai dernier, avait promis trois stades à la région de Kédougou.

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