Victorieuse d'un match de CAN à élimination directe pour la première fois de son histoire, la Guinée a vécu une soirée forte en émotion ce dimanche après sa victoire 1-0 face à la Guinée équatoriale. Mais le Syli national ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.
Certaines victoires ont des saveurs plus particulières que d'autres. À voir Kaba Diawara en larmes sur le bord du terrain après le succès de la Guinée face à la Guinée équatoriale ce dimanche au stade Alassane Ouattara d'Ebimpe, cette rencontre sera définitivement classée dans la catégorie de celles que l'on n'oublie jamais, que l'on soit joueur ou entraîneur.
Il faut dire que cette victoire acquise dans les dernières secondes du temps additionnel a tout d'une qualification historique pour le Syli national. Jamais la Guinée n'avait remporté un match à élimination directe dans une Coupe d'Afrique des Nations. Grâce à une tête de Mohamed Bayo bien servi par un centre d'Ibrahim Diakité, les Guinéens ont enfin vaincu le signe indien.
« Si on peut prendre la coupe, on va la prendre »
« Même si la manière n'est pas belle, même si c'est à la dernière minute, on s'en fiche. Je l'avais dit, ce match, il ne fallait pas le jouer, il fallait le gagner et c'est ce qu'on a fait », a lancé le sélectionneur Kaba Diawara encore sous le coup de l'émotion en conférence de presse. « J'ai reçu beaucoup de critiques, mais moi je savais qu'il y avait de la qualité dans cette équipe. »
Fiers et particulièrement émus, les Guinéens ont bien pris la mesure de l'exploit réalisé mais ils ont déjà la tête tournée vers la suite de l'aventure. « On n'a pas d'objectif, on vient pour aller le plus loin possible. Peu importe l'adversaire, nous là on sait que le match c'est vendredi. On n'a pas de limites, si on peut prendre la coupe on va la prendre », a assuré Kaba Diawara.
À voir les joueurs fêter la qualification sur le bord du terrain avec leurs supporters venus en nombre au stade, la polémique autour des primes de qualification non versées après le premier tour semblait déjà bien loin. Cela n'a en tout cas absolument pas entamé la cohésion d'un groupe qui a tiré dans le même sens tout au long d'un match fermé et très disputé. « C'est incroyable. Cette victoire est historique, on la dédie au peuple qui a énormément souffert ces derniers temps », se félicitait le passeur décisif du soir, élu homme du match, Ibrahim Diakité. Comme plusieurs de ses coéquipiers, il a par ailleurs appelé ses compatriotes à célébrer cette victoire avec retenue pour éviter que ne se reproduisent les débordements qui ont coûté la vie à au moins six personnes après la victoire de la Guinée contre la Gambie au premier tour.
« On a encore rien accompli de grandiose »
Mais malgré l'euphorie générale certains joueurs tenaient à rappeler dans les couloirs du stade que le plus dur restait encore à faire. « Ça fait plaisir mais on a encore rien accompli de grandiose, a prévenu l'attaquant Serhou Guirassy. Quand on sera au dernier carré on pourra parler de grande performance. Il faut rester lucide et profiter mais on est des compétiteurs et on ne veut pas s'arrêter là ».
Les futurs adversaires du Syli sont désormais prévenus, la Guinée ne compte pas se contenter de cette qualification historique. « C'est ce genre de match là qu'on aime jouer. Nous, on n'est pas rassasiés. On est venus à la CAN pour jouer sept finales. On a joué quatre déjà il en reste trois », a affirmé le gardien de but du Syli, Ibrahim Koné. La prochaine « finale » de la Guinée est en tout cas désormais connue : Kaba Diawara et ses joueurs affronteront la RD Congo, victorieuse de l'Égypte aux tirs au buts, vendredi pour une place en demi-finale.
De notre envoyé spécial au stade Alassane Ouattara d'Ebimpé