Deuxième pilier du programme de relance économique du deuxième et dernier mandat du président élu, Andry Rajoelina, l'industrialisation est appelée à jouer un rôle de premier ordre dans le développement économique du pays.
L'industrie minière est considérée à juste titre comme un, sinon le plus grand élément de cet objectif de développement industriel.
Rôle prépondérant.
Les récents rapports et études nationaux et internationaux confirment ce rôle prépondérant du secteur minier. Dans sa note de Perspectives économiques de Madagascar, en 2022, la Banque mondiale avait, par exemple indiqué qu'entre 2013 et 2019, le secteur minier a participé, à hauteur de 30% dans la croissance du PIB passant ainsi devant les autres secteurs-clés comme le bâtiment et les travaux publics, les télécommunications, les banques et les services commerciaux.
L'industrie extractive a fait mieux que les autres branches porteuses comme le textile, l'agroalimentaire et le tourisme. Faute notamment de nouveaux investissements, ces secteurs n'ont contribué que marginalement à la relance économique souhaitée par le gouvernement. La Banque mondiale rapporte également dans sa note de conjoncture économique, le rôle important de pourvoyeur de devises que joue le secteur minier.
"Les recettes d'exportation ont été soutenues par la reprise de l'exploitation minière et du raffermissement de la demande mondiale. Si l'économie du pays était en récession au cours de l'année 2020, les exportations minières se sont rapidement redressées, entraînant un rebond significatif des revenus et contribuant à une reprise plus rapide que prévu de la croissance du PIB au cours du troisième trimestre 2021 grâce à cette reprise de l'exploitation minière d'Ambatovy ».
Leviers du développement.
Sur le plan national, le ministère de l'Économie et des Finances souligne également que le secteur minier figure parmi les leviers du développement.
Selon le MEF, dans son document de performance, « Madagascar avait enregistré un rebond important de 19,7% de son secteur secondaire, incluant les mines en 2021. En 2022, la croissance de 13,7% du secteur secondaire aurait été portée essentiellement par l'industrie extractive qui croissait de 28%, notamment avec les exportations de nickel bondissant de 55.5%, celles du cobalt de 11.6% et celles du graphite de 32% ».
Tout en constatant les blocages comme la baisse de la demande des produits minéraux qui persistent, ce département estime néanmoins que la dynamique du secteur extractif devrait être nourrie par l'application du nouveau code minier et le contexte international, qui tend toujours vers la transition énergétique.
Directives concrètes.L'avenir du secteur minier est d'autant plus prometteur quand on sait que l'administration a déjà tracé le chemin de relance par le biais de directives concrètes pour une bonne gouvernance des richesses minières nationales. Pour ne citer, entre autres, que la promotion des grandes mines, la professionnalisation des artisans miniers, la mise en place de la Centrale de l'or et d'un laboratoire des mines aux normes internationales, l'augmentation de la contribution des mines au PIB national et la refonte du code minier.
Quoiqu'il en soit, il y a encore de la place pour les investissements miniers. En effet, pour le moment, Madagascar ne compte que trois importantes mines d'extraction et de transformation des minerais stratégiques comme le nickel, le cobalt, l'ilménite, le titane, le zirconium ou encore la chromite. Le quatrième, en l'occurrence, le projet ilménite de Ranobe a déjà connu un stade de développement avancé, mais a été suspendu. Il ne reste plus que la volonté et la décision de l'Etat pour sa reprise, pour que ce dernier puisse rejoindre le club des investissements miniers qui rapportent.