Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, le 28 janvier, leur « retrait sans délai » de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), organisation sous-régionale de quinze membres.
Les dirigeants respectifs des trois Etats sahéliens, « prenant toutes leurs responsabilités devant l'histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leur population, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest », indique le communiqué conjoint.
Plusieurs reproches sont adressés par les trois pays qui rappellent avoir été à l'origine de la fondation de l'organisation régionale, il y a près d'un demi-siècle, par quinze pays d'Afrique de l'Ouest. Il s'agit de l'éloignement des idéaux des pères fondateurs et du panafricanisme ; l'influence de puissances étrangères ; la menace pour les États membres et non-assistance dans la lutte contre le terrorisme et l'insécurité ; l'imposition de sanctions jugées « illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes ».
Après l'annonce de retrait, la Cédéao, dans un communiqué, s'est déclarée prête à trouver « une solution négociée ». En effet, la décision ne peut s'appliquer qu'au bout d'un an en vertu du traité de l'organisation sous-régionale.
Le traité de la Cédéao évoque « des sanctions possibles en cas de non-respect des obligations » par les États membres. Cinq types de sanctions sont mentionnées : la suspension de l'octroi de tout nouveau prêt ou de toute nouvelle assistance par la communauté; la suspension de décaissement pour tous les prêts, pour tous les projets ou les programmes d'assistance communautaire en cours : le rejet de la présentation de candidature aux postes statutaires et professionnels; la suspension du droit de vote et de la participation aux activités de la communauté.