La session plénière du vendredi 26 janvier 2024 de l'Assemblée législative de Transition a été consacrée à deux questions orales avec débats sur les dossiers des travailleurs déflatés et les cheptels disponibles à ce jour.
«Pouvez-vous dire à la Représentation nationale où en est le gouvernement avec les dossiers des travailleurs déflatés ? A quand le paiement effectif des droits de nos travailleurs déflatés ? ». Telle était l'intitulée de la première question orale avec débats du député Adama Yasser Ouédraogo à l'endroit de la ministre en charge de l'action humanitaire. C'était lors de la session plénière du vendredi 26 janvier 2024 à l'Assemblée législative de Transition (ALT).
A ces préoccupations du député Ouédraogo relatives aux travailleurs déflatés des entreprises ou sociétés privatisées, restructurées et liquidées survenues dans les années 1990 du Programme d'ajustement structurel (PAS) et qui ne sont toujours pas entrés en possession de leurs droits, la ministre Nandy Somé a d'abord exprimé la solidarité du gouvernement à l'endroit de l'ensemble des victimes qui attendent toujours l'indemnisation dans le cadre du PAS.
« Vous l'aurez compris, l'indemnisation est une préoccupation pour le gouvernement parmi tant d'autres au regard du contexte national que vous n'ignorez pas. Il faut savoir que les travailleurs déflatés constituent une des catégories de victimes qui n'avait pas été prise en compte dans l'arrêté conjoint portant composition des dossiers de demande d'indemnisation ainsi que dans le décret portant conditions et modalités de réparation des préjudices subis par les victimes et ayants droit de victime des crises sociopolitiques », a expliqué la ministre en charge de la solidarité nationale.
C'est pourquoi, elle a confié qu'une relecture de ces textes les a pris en compte. « Le processus est donc en cours, un dialogue et des concertations permanentes sont maintenus entre les travailleurs déflatés et le gouvernement. Dès que le contexte national le permettra, le gouvernement prendra certainement les mesures nécessaires pour l'effectivité du règlement de ces indemnités », a-t-elle soutenu.
Des réponses peu satisfaisantes pour l'auteur de la question et bien d'autres députés, vu que le dossier traine depuis plus de 30 ans. Pour eux, c'est ahurissant qu'on soit toujours à ce stade, et ce, après tant de temps, les victimes courent toujours derrière leurs dûs. A l'occasion, ils ont plaidé auprès du gouvernement pour que les victimes voient le bout du tunnel avant leur mort. Car, ont-ils relevé, beaucoup sont ceux-là qui sont morts sans entrer en possession de leurs droits.
« Je peux rassurer les députés que le gouvernement est sensible à la souffrance de toutes les populations du Burkina Faso. C'est vrai que c'est un dossier qui dure depuis longtemps, il y a certains qui ne sont plus de ce monde, c'est vraiment dommage. Nous sommes conscients de la situation et nous ne ménageront aucun effort pour faire face à la situation », a-t-elle réagi.
Patientez encore !
Et pour éviter après toute contestation, elle a insisté qu'il est préférable de traiter tous les dossiers avec sérénité en respectant les dispositions y relatives. A cet effet, elle a demandé aux victimes de patienter encore afin que les travaux des différents comités puissent aboutir à des conclusions incontestables. « On va se donner rendez-vous bientôt parce que la situation sécuritaire est là, mais nous souhaitons soulager un tant soit peu toutes ces victimes des chocs des différentes étapes de l'histoire de notre pays.
J'ai espoir que ça ne saurait tarder et que le ministère en charge de la solidarité saura jouer sa partition. Nous voulons aller lentement, mais surement », a promis Nandy Somé. Après la ministre en charge de la solidarité nationale, ce fut le tour de celui délégué en charge des ressources animales, Dr Amadou Dicko, de répondre à la 2e question orale de l'ALT.
Il s'agit de celle du député Thomas Traoré : « Pouvez-vous faire à la Représentations nationale, le point sur les cheptels disponibles à ce jour, le nombre de zones pastorales existantes et le nombre de zones pastorales qui connaissent des difficultés ? ».A cette interrogation, Dr Amadou Dicko a confié que selon le rapport de l' ENC 1 (2020), le cheptel national était constitué en 2018 de 9 165 686 bovins, 10 725 825 ovins, 10 625 047 caprins, 1 321 464 porcins, 1 372 617 asines, 141 003 équins, 26 874 camelins et 34 589 954 volailles.
En appliquant le taux de croissance annuel par espèce, en 2023, le pays devrait compter 10 218 870 bovins, 11 842 177 ovins, 11 730 910 caprins, 1 531 939 porcins, 1 442 634 asines, 148 196 équins, 28 245 camelins et 40 099 237 volailles. Malheureusement, la crise sécuritaire a provoqué une perturbation des systèmes d'élevage et des effectifs des cheptels.
L'insécurité qui en a résulté a eu pour conséquence la perte par vol ou par massacre de nombreux troupeaux. Il a aussi précisé que le pays dispose de 26 zones pastorales aménagées, avec une superficie de 730 960 ha environ. Réagissant à la non-existence d'une école de formation des docteurs vétérinaires au Burkina Faso, le ministre délégué a confié qu'un projet de création d'une école est en cours et un comité technique de réflexion a été mis en place dans le dernier trimestre de l'année 2023 et y travaille.
Une délégation de parlementaires maliens de 20 membres, conduite par la 5e vice-présidente, Raky Talla Diarra, a assisté à cette plénière. Ils séjournent au pays des Hommes intègres dans le cadre d'un voyage d'étude et de partage d'expériences, du 22 au 28 janvier 2024.