Sénégal: Présidentielle - Après l'éviction de Karim Wade, la création d'une commission d'enquête fait débat

Depuis quelques jours, les soutiens de Karim Wade, candidat écarté de la présidentielle du 25 février 2024, demandent la création d'une commission d'enquête parlementaire pour réexaminer le processus d'éviction de certains candidats sur fond de suspicion de corruption au sein du Conseil constitutionnel. Lundi, la proposition a été examinée par la Commission des lois de l'Assemblée nationale, mercredi les députés réunis en plénière devront approuver ou rejeter la création de cette commission d'enquête qui s'attaque à la plus haute instance du système judiciaire.

Dans un document de 4 pages, les députés du groupe parlementaire Liberté, démocratie et changement qui regroupe les députés du Parti démocratique sénégalais (PDS) de Karim Wade et des membres de l'opposition proposent la création d'une commission d'enquête sur le processus de sélection des candidats à la présidentielle.

L'objectif : faire la lumière sur « les conflits d'intérêts, les avantages et les soupçons de corruption » de certains membres du Conseil constitutionnel. En clair, selon ces députés, certains auraient reçu de l'argent pour faire invalider certaines candidatures. Les accusations sont graves et visent deux des sept sages du Conseil constitutionnel : les juges Cheikh Tidiane Coulibaly et Cheikh Ndiaye accusés d'avoir des « connexions douteuses avec certains candidats ».

Autre point à examiner selon les députés du PDS : des « manquements graves » lors du contrôle des parrainages effectué par le Conseil constitutionnel entre le 26 décembre 2023 et le 20 janvier 2024 : l'utilisation d'un fichier électoral non actualisé ou encore des défaillances techniques du logiciel de contrôle, selon eux. Des critiques qui avaient déjà été formulées par une quarantaine de candidats recalés et reçus par Macky Sall la semaine dernière.

Dès lundi, le juge Cheikh Ndiaye a déposé une plainte contre X pour « diffamation, outrage à magistrat et discrédit jeté sur une décision de justice ». De son côté, le Conseil constitutionnel s'est fendu d'un communiqué pour rappeler l'indépendance du pouvoir judiciaire au Sénégal, et sa disposition à ce que toute la lumière soit faite sur ces accusations « graves et infondées » selon le conseil des sages. Tout en rappelant que les accusations de nature à déstabiliser les institutions ne sauraient rester sans conséquences pour leurs auteurs.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.