Madagascar: Barrages hydroélectriques - L'Etat annonce la reprise des projets

Huit ans après la signature des attributions des marchés, le projet de construction de deux centrales hydroélectriques permettant de combler l'immense manque en énergie de la capitale et ses environs était au point mort. Après d'interminables renégociations tarifaires par l'État malgache, l'un des deux consortiums avait même demandé la rupture du contrat de concession l'an dernier. Mais les conseils des ministres successifs de ces deux dernières semaines annoncent le « démarrage des constructions » de ces deux centrales pour le premier trimestre de 2023. Une annonce que le secteur privé peine encore à croire, mais qui redonne espoir.

Sur le papier, les centrales de Volobe et Sahofika devraient produire à elles-deux plus de 300 MW, de quoi résoudre les problèmes récurrents de délestage à Antananarivo.

Si les délais annoncés de démarrage des constructions laissent dubitatifs, le secteur privé applaudit néanmoins la prise de conscience politique, vu l'urgence de la situation.

« Le secteur privé demandait depuis longtemps une production d'électricité qui soit notamment une production verte, respectueuse de l'environnement, mais aussi abondante et de bonne qualité : tout ce que nous n'avons pas aujourd'hui auprès du distributeur national Jirama, selon Johann Pless, président de la commission infrastructures et Utilities au sein du Groupement des Entreprises de Madagascar. Donc, on est très heureux que cette décision stratégique ait été rendue publique et soit annoncée dans la politique générale de l'État pour l'année 2024. »

Reste à transformer ces annonces politiques en actions. Le secteur privé prévient qu'il sera extrêmement attentif à l'évolution du projet, notamment aussi des négociations tarifaires.

« Il faut aujourd'hui passer à l'énergie hydroélectrique, c'est un 'quoi qu'il en coûte' ! Elle sera de toute manière abondante, de meilleure qualité et beaucoup moins chère que toute énergie thermique actuelle ou à venir : l'hydroélectrique peut diviser le prix d'accès à l'énergie par 2 voire 4. Donc pour nous, le tarif n'est plus un sujet : il faut qu'on rentre dans l'hydro-énergie. Et on sera vigilant à ce que la base tarifaire ne soit pas un point d'achoppement, un 'no-go' pour la réalisation de ces deux projets. »

Le secteur privé garde aussi espoir que les experts nationaux et internationaux amenés à travailler sur les projets hydroélectriques seront écoutés. Et qu'ils auront enfin un pouvoir décisionnel et d'arbitrage pour permettre la mise en service de ces deux barrages... si cruciaux pour l'économie et le développement du pays.

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