L'emballement sur les réseaux sociaux n'est pas retombé. Le hashtag #StopBopda est devenu viral. Un homme, Hervé Bopda, riche héritier et noceur/jetsetteur, est l'objet de dénonciations en cascade depuis mi-janvier. Des dizaines de témoignages anonymes relayés par des internautes l'accusent d'agressions, menaces avec arme à feu, violences et viols dans les villes de Yaoundé et Douala Kribi notamment. Devant l'émotion suscitée, les appels à l'arrêter se multiplient. Hervé Bopda a porté plainte pour diffamation.
L'accumulation de récits sordides sur la toile concernant Hervé Bopda provoquent un tél émoi que celles et ceux qui tentent de rappeler l'importance de la présomption d'innocence et appellent à éviter vindicte populaire et règlement de comptes sont à peine audibles.
Pour qu'une procédure judicaire soit ouverte sur ces allégations anonymes, la commission des droits de l'homme de l'ordre des avocats du Cameroun a saisi le procureur de la république au tribunal de première instance de Yaoundé. La commission écrit que les victimes ont peur de s'identifier.
Côté gouvernement, la première réaction est venue du ministère de la Promotion de la femme et de la famille samedi. La ministre Marie-Thérèse Abéna Ondoa dit se réjouir de la saisine des autorités judiciaires afin d'établir la matérialité des faits.
LamMinistre dit se tenir du côté des plaignantes et invite toute personne s'estimant victime ou proche de victime à se rapprocher des services déconcentrés du ministère pour un accompagnement psychosocial gratuit. Elle encourage toute victime d'abus « à briser le silence pour (...) fournir à la justice les éléments pour poursuivre ».
Depuis la plainte déposée par ses avocats contre plusieurs lanceurs d'alerte pour diffamation et menaces de mort, Hervé Bopda, lui, n'a fait ni apparition ni déclaration.