Le potentiel agricole Sénégalais en particulier et africain en général est sous exploité au regard de l'énorme besoin en produits agricoles mais également à l'auto-emploi des jeunes et femmes. En réponse à cela, un concours sur les innovations dans le secteur agricole a été lancé mercredi dernier par l'Ong Heifer international Sénégal pour récompenser les jeunes génies de l'AgriTech porteurs de projets innovateurs pour l'agriculture au Sénégal et en Afrique.
D'année en année, la population mondiale ne cesse de croitre impliquant ainsi une des besoins pressants en produits alimentaires. Face à cette forte demande, l'agriculture est appelée à se moderniser en prenant en compte la dimension technologique dans une approche innovante. En réponse à cela, la fondation Syngenta pour une agriculture durable et Heifer International Sénégal ont lancé mercredi dernier, à Dakar, l'Africa Challenge Sénégal, un concours destiné à identifier des jeunes porteurs de projets innovateurs pour l'agriculture au Sénégal.
Le directeur de Heifer International Sénégal Daouda Ndao a d'emblée précisé que l'Africa Challenge Sénégal est « un concours destiné à identifier et à accompagner des jeunes porteurs de projets ».
Au sujet de l'AgriTech, il affirme qu'une étude renseigne que « 23 % de jeunes utilisent les technologies dans l'agriculture ».
A l'en croire, le recherché (objectif) est de développer des innovations pour augmenter la production agricole, qui a besoin d'être boostée à cause de l'accroissement de la population dans les prochaines décennies.
Mais, pour y arriver, il faut préalablement avoir changé la perception que les jeunes ont du travail de la terre. Et cela, passe par la technologie et l'innovation. Les besoins en produits agricoles croissent d'année en année. Et pour assurer cette forte demande, il urge d'intéresser les jeunes à l'agriculture. Et ce, en les incitant à la créativité, à l'innovation d'outils performants et nécessitant peu d'efforts pour une productivité en quantité et en qualité. Alassane Aw, de Syngenta, fondation pour une agriculture durable, de souligner la nécessité de changer la perception que les jeunes ont du travail de la terre.
A l'en croire, beaucoup de jeunes pensent que l'agriculture ne leur offre pas suffisamment de possibilités pour prétendre à une vie meilleure. Ils préfèrent l'exode rural et l'émigration. Il pense qu'il faut rendre « l'agriculture attrayante pour les jeunes ». Pour ce faire, les défis à relever sont « l'accès à la terre, au financement ». Il s'y ajoute également « la formation, l'accès aux outils numériques entre autres », a-t-il listé en rajoutant la nécessité de promouvoir une image valorisante de l'agriculture et de renforcer la reconnaissance sociale du métier d'agriculteur.
Sur le volet commerciale, il soutient qu'il y a énormément d'opportunités commerciales à saisir pour attirer les jeunes dans l'agriculture en les offrant des perspectives professionnelles. Car selon lui, « le plus grand défi de ces prochaines décennies sera de nourrir la planète ». Le secteur agricole a tout à gagner à être attrayant pour les jeunes. Directeur de la Promotion entrepreneuriale au ministère de la Jeunesse, Samba Fall pour sa part a mis en exergue l'équation de l'emploi des jeunes en rappelant que chaque année, « 200 mille jeunes entrent dans le marché de l'emploi et que seule l'agriculture peut être un moyen de les absorber », dira M. Fall.
Il rappelle que l'agriculture contribue entre « 10 et 13 % au Produit intérieur brut (Pib). Elle occupe 65 % de la population active et constitue 85 % des revenus des ménages ruraux ». Samba Fall indique que l'Etat a mis la formation des jeunes et pour créer des projets qui visent à outiller les agriculteurs avec des moyens modernes. C'est aussi pour absorber la masse des jeunes qui sortent des écoles pour impacter l'agriculture moderne.