Sénégal: Le CNCR entend auditionner les candidats à la présidentielle pour recueillir leurs engagements sur le monde rural

Thiès — Le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux (CNCR) veut rencontrer les 20 candidats à la présidentielle du 25 février, pour recueillir leurs engagements par rapport aux préoccupations du monde paysan, a annoncé, lundi, Ndiakhaté Fall, président de son antenne dans la région de Thiès (ouest).

Quelque 400 personnes issues de la zone des Niayes, notamment de Dakar et Thiès, participent à une journée de mobilisation ouverte à Thiès.

A l'initiative du CNCR, cette journée est organisée simultanément dans toutes les zones agroécologiques du pays, en vue de partager avec 2.000 de leurs membres, les recommandations issues de leurs travaux réalisés depuis trois ans par cette organisation regroupant des fédérations et unions paysannes de toutes les filières.

Ils feront ensuite un plaidoyer auprès des pouvoirs publics pour leur mise en pratique.

Parmi ces recommandations, figurent la mise en application de la Loi agrosylvopastorale, dont un des articles prévoit une reconnaissance juridique des exploitations familiales.

Le CNCR réclame aussi l'instauration d'une journée de concertation, pour identifier avec l'Etat les différents dysfonctionnements et proposer des pistes de solution pour le développement du secteur.

Le financement de l'agriculture sera aussi au menu des échanges, tout comme la protection sociale des paysans et l'augmentation des subventions aux producteurs, assortie de la définition de critères pour y accéder.

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L'insertion des jeunes, autre préoccupation de l'organisation paysanne, sera également évoquée avec les candidats qui voudront bien rencontrer le CNCR, a poursuivi Ndiakhaté Fall, président du conseil régional concertation et de coopération des ruraux (CRCR).

Les producteurs de la zone des Niayes s'inquiètent notamment de l'exploitation minière qui fait que beaucoup de producteurs sont « chassés de leur terre », a dit M. Fall.

D'où leur souhait de voir selon lui la réforme foncière dont le processus a été entamé depuis 2014, menée jusqu'à son terme.

« Nous attendons que les candidats viennent vers nous, ou nous irons vers eux, pour partager avec eux nos réflexions, pour voir les points sur lesquels nous pouvons nous accorder et travailler ensemble », a indiqué Ndiakhaté Fall, avant d'ajouter : « En tant que CNCR, ce qui nous intéresse, c'est le développement de notre pays, donc on est prêt à discuter avec tous les candidats pour voir quels sont les voies et moyens pour prendre en compte tous les aspects que nous avons énumérés tantôt ».

Selon Alioune Badara Diongue, président du collège des jeunes du CNCR, à l'issue des auditions des candidats qui le souhaitent, un mémorandum leur sera remis, afin de pouvoir les évaluer en fonction des engagements qu'ils auront pris.

Le directeur régional du développement rural, Abiboulaye Sidibé, venu présider cette rencontre au nom du gouverneur de la région de Thiès, a salué le rôle du CNCR qui se positionne, selon lui, comme le « porte-étendard du secteur primaire » et « un partenaire privilégié de l'Etat ».

Il a rappelé que le CNCR s'est réuni récemment pour apporter sa contribution à la stratégie de sécurité alimentaire.

Cette organisation a aussi mené le plaidoyer en faveur de l'application de loi agrosylvopastorale, a-t-il dit, non sans évoquer ses attentes par rapport aux conclusions de cette journée pour l'amélioration de ce texte.

Il en a profité pour relever la situation de la zone des Niayes, principal grenier du Sénégal en matière de produits horticoles, avec 60% de la production nationale en 2004 et 80% des exportations.

Cette bande de terre fertile longeant la mer, entre Dakar et Saint-Louis, est en proie à une urbanisation galopante, la contamination des sols par les pesticides, la perte de terres agricoles et de pâturages, entre autres.

Deux projets, le PROVALE-CV et le PIESAN, ont été dédiés à la résolution de ces problèmes, a-t-il dit.

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