Expulsions de 15 militaires européens en mission dans le pays, ressortissants français refoulés à leur arrivée à l'aéroport à Niamey... Les militaires au pouvoir, qui ont annoncé, ce dimanche 28 janvier, avec le Mali et le Burkina Faso, quitter la Cédéao, ont multiplié le week-end dernier les mesures de rétorsion contre des membres de la communauté européenne et deux procédures distinctes ont été mises en oeuvre par les autorités.
La première mesure vise l'EUCAP Sahel - mission européenne de 120 personnes - créé en 2012 pour renforcer la sécurité intérieure, 72 millions de budget pour la période 2022-2024. Les militaires au pouvoir ont demandé la fin de ce processus en décembre dernier. Le retour à Niamey le 24 janvier de 15 militaires de cette mission a visiblement froissé la junte.
Le 26 janvier, le ministre nigérien de l'Intérieur, le général Toumba a ordonné leur expulsion. Ils ont quitté le Niger dimanche soir. La cheffe de l'EUCAP, l'Allemande Katja Dominik, a de son côté été refoulée dans la nuit de samedi à dimanche à son arrivée à l'aéroport de Niamey.
La seconde mesure concerne des ressortissants français, au moins cinq selon nos informations, qui ont été également refoulés du territoire depuis jeudi dernier. Samedi matin, c'est notamment le responsable au Niger du Programme alimentaire mondial (PAM) qui a dû, malgré son passeport diplomatique des Nations unies, rester sur la passerelle avant de repartir dans le même avion pour Paris via Ankara en Turquie.