En Guinée, le mouvement Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), dissout en 2022 par le gouvernement, a mis en ligne ce 29 janvier 2024 sur son site un compte à rebours concernant la fin annoncée de la transition politique dans le pays. « C'est une manière pour nous d'amener la junte au pouvoir à tout mettre en oeuvre pour respecter le contenu du chronogramme », souligne un responsable du FNDC.
Le compteur tourne en Guinée. Selon le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), il ne reste plus que onze mois avant le retour des civils au pouvoir. L'organisation de la société civile se base sur le chronogramme de la transition de 24 mois accepté conjointement par la junte et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).
Ce 29 janvier 2024, le FNDC, dissout en 2022 par le gouvernement, a annoncé la mise en ligne d'un compte à rebours sur son site Internet.
Les secondes y défilent et les heures s'y égrènent désormais. Ibrahima Diallo, le responsable des opérations du FNDC, explique la démarche : « C'est une manière pour nous, dans le cadre de pressions citoyennes, d'amener le CNRD [Comité national du rassemblement pour le développement, Ndlr], la junte au pouvoir, à tout mettre en oeuvre pour respecter le contenu du chronogramme. »
La transition a débuté en janvier 2023. Il reste donc onze mois, assure le FNDC : « Il n'y a pas eu d'avancées majeures dans la mise en oeuvre des activités de la transition et cette responsabilité incombe exclusivement au CNRD. »
Le chronogramme prévoit dix étapes, dont aucune n'a été entièrement complétée, selon le FNDC. Le pouvoir, lui, se veut rassurant. Le président de la transition a annoncé l'organisation, cette année, d'un référendum constitutionnel. Ibrahima Diallo poursuit : « Au FNDC, nous pensons que l'on peut respecter ce chronogramme de la transition si le CNRD accepte un dialogue avec les acteurs sociopolitiques pour s'entendre sur les activités essentielles pour le retour à l'ordre constitutionnel. »
Il y a quelques mois, l'ambassade américaine mettait en place un décompte similaire sur son site web, provoquant la colère des autorités. Elle avait dû faire machine arrière.