Considéré comme un enjeu économique majeur, l'extension du port de Toamasina figure parmi les défis du deuxième mandat du Président de la République Andry Rajoelina.
Un défi qui est en passe d'être relevé puisque, en l'état actuel des choses, le taux d'avancement des travaux est estimé à 60%.
Etape majeur
Fier. Le Directeur Général de la Société du Port à Gestion Autonome de Toamasina (SPAT), Christian Eddy Avellin, a toutes les raisons de l'être. Jamais dans son histoire, le plus grand port de la Grande Ile n'a connu un chantier de l'envergure de ce projet d'extension. Avec bouclage des travaux prévu d'ici fin 2026, le tout nouveau port de Toamasina sera doté, entre autres d'un nouveau quai d'une longueur de 470 mètres, à -16 mètres de profondeurs, capable d'accueillir des cargos de grande envergure, d'un brise-lame de 345 mètres. Le projet d'extension prévoit également d'élargir le zone de stockage des conteneurs sur une superficie totale de 10 Ha d'ici 2026. Cette superficie s'ajoutera donc aux 70 Ha déjà existants. Une étape majeure est en tout cas franchie avec la construction de ce mur de protection maritime destiné à la sécurité des installations portuaires. Dans la même foulée, le prolongement du brise-lame du port, achevé en novembre 2023, est considéré comme une prouesse technologique inédite dans l'histoire de l'ingénierie côtière. L'extension dépassera même les périmètres portuaires proprement dits. En effet, sur la plage, à proximité du port, des jetées en béton sont installées pour protéger le littoral des aléas climatiques, notamment les cyclones à répétition qui n'épargnent pas la ville de Toamasina. Sans oublier, bien évidemment le projet MIAMI où le port de Toamasina est partie prenante.
Le plus grand projet
On rappelle qu'après la décision de l'Etat et du bailleur de fonds, en l'occurrence, le gouvernement japonais de reprendre le projet d'extension du port de Toamasina, en avril 2018, un délai de 30 mois a été fixé, pour la réalisation de la première phase du projet. Un objectif qui n'a pas été atteint, en raison notamment de la crise sanitaire de la COVID-19 où les travaux ont été suspendus pour raison de fermeture de la frontière durant 7 mois. Les travaux ont de nouveau repris en novembre 2020. « Depuis, tout s'est accéléré pour atteindre le taux de réalisation actuel de 60% des travaux », explique le DG Christian Eddy Avellin le DG de la SPAT. Ce dernier considère avec fierté que « l'extension du port de Toamasina est l'un des plus grands projets d'infrastructures jamais réalisés dans le pays. Le projet est en effet financé à hauteur de 630 millions de dollars, dont 65%, soit 411 millions de dollars de prêts du gouvernement japonais, à travers la JICA. 35% du financement soit 228 millions de dollars émanant des fonds propres de l'Etat malgache qui lance ainsi son défi pour le développement, à travers cette extension d'une des plus grandes infrastructures pour le développement que compte le pays.
Défi du développement
Faut-il en effet rappeler que la capacité portuaire constitue un des paramètres qui permettent de mesurer le niveau de développement du pays. « En 2019, la SPAT a enregistré une capacité record de 250.000 conteneurs en un an », rappelle Christian Eddy Avellin. La crise sanitaire a par la suite fait baisser les performances, mais le retour à la normale est en train de s'opérer. « On est en train de reprendre du rythme », confirme le DG de la SPAT qui voit que le meilleur est à venir pour le Grand Port. « Grâce à l'extension du port, l'objectif est d'atteindre une capacité d'un million de conteneurs par an d'ici l'horizon 2035 » selon toujours, le DG Christian Eddy Avellin. De quoi donner à Toamasina, le statut d'un des plus grands ports de l'Océan Indien, capable de servir au développement du pays. En tout cas, pour le DG Christian Eddy Avellin, la reprise, la poursuite et le probable succès du projet d'extension du port de Toamasina témoignent de l'engagement et de la détermination des autorités actuelles à réussir le défi du développement. « En 100 ans, pas moins de 10 dossiers ont été proposés pour l'extension du port, mais ce n'est qu'actuellement qu'on a pris une vraie décision et passé à la concrétisation », conclut l'homme qui est à la place qu'il faut et qui, pour avoir été là depuis 2009, connaît mieux que personne ce port qui joue un rôle déterminant pour l'économie du pays.
