Antananarivo continue de suffoquer à cause de l'odeur pestilentielle dégagée par les décharges où s'amoncellent des tas d'ordures.
Les camions de la SAMVA ne peuvent, hélas, pas assurer efficacement le ramassage du millier de tonnes de détritus jetés quotidiennement par les trois millions d'habitants de la capitale. Le manque de moyens est évoqué par les responsables, mais le problème doit être pris à bras le corps car c'est la santé des Tananariviens qui est en jeu et ces derniers, même si on dit qu'ils sont d'une patience à toute épreuve, peuvent perdre cette nonchalance qui les caractérise.
Le chef de l'État a donné des directives très fermes pour que le problème de la collecte des ordures soit résolu au plus vite. Lorsqu'il en avait donné l'ordre, certains quartiers étaient des décharges à ciel ouvert. Les endroits les plus encombrés ont été dégagés. Les curages de canaux remplis de détritus ont eu lieu. Mais les bacs à ordures continuent de déborder, les camions bennes de la SAMVA ne pouvant pas faire de rondes régulières pour les vider. Les Japonais ont offert du matériel roulant et des engins pour aider les services municipaux, mais c'est encore insuffisant.
La saison des pluies, qui est en cours, n'arrange rien car les eaux se mélangent aux ordures qui deviennent des vecteurs de maladie. Les habitants des quartiers populaires pataugent dans des boues infectes et sont sujets à des infections causées par la saleté. La décomposition des détritus qui s'accumulent rend l'air irrespirable. Cette population supporte tant bien que mal la situation, mais on sent parfois poindre une exaspération mal contenue. Les autorités ont du mal à sortir de l'impasse actuelle car c'est toute une politique qui doit être remise en cause. Pour le moment, elles font ce qu'elles peuvent avec les moyens à leur disposition.