Les ordures qui s'amoncellent un peu partout dans la capitale causent des maladies respiratoires. Quelques fokontany qui se trouvent aux alentours de la décharge provisoire sur la digue d'Anosipatrana tirent la sonnette d'alarme.
L'heure est grave ! Une grande majorité des habitants qui se trouvent à proximité des déchets qui s'entassent dans la capitale souffrent de maladies respiratoires. Les enfants en bas âge sont particulièrement sensibles. Ce phénomène touche surtout les quartiers qui se trouvent à proximité des montagnes d'ordures. « Sur les 40 consultations enregistrées dans la journée, 80% concernent la bronchiolite. Parmi nos patients, des nourrissons de moins de six mois », témoigne un médecin d'un centre de santé de base de la capitale.
C'est loin d'être un cas isolé surtout dans les bas quartiers où les canaux d'évacuation sont obstrués par des ordures. Pour cause, les habitants ont dû écoper les flaques d'eau devant leur case suite aux pluies diluviennes enregistrées ces derniers jours. Sur la digue d'Anosipatrana, les ordures s'entassent, débordent et génèrent des odeurs nauséabondes qui se répandent dans les quartiers environnants, notamment à Ilanivato et Ampangabe. «Ces ordures ménagères dégagent des gaz toxiques. Les enfants ainsi que les personnes qui souffrent déjà de maladies respiratoires dans ces quartiers ne supportent pas les odeurs dégagées par les ordures de ce site de décharge. Nous sollicitons les responsables concernés à prendre les mesures nécessaires puisque ce site constitue un réel danger pour la santé publique», alerte le DrOdette Nirina Ravavitsara, une habitante du quartier d'Ilanivato.
Défis
Dans le compte rendu du conseil des ministres du 17 janvier 2024, le président de la République a donné des instructions afin de ramasser les déchets et assainir au plus vite la ville d'Antananarivo. Le ministère de l'Eau, de l'Assainissement et de l'Hygiène (MEAH) collaborera avec la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA), et procèdera au déploiement des camions poubelles, dons du Gouvernement japonais, afin qu'ils puissent être utilisés immédiatement dès l'installation du Président de la délégation spéciale (PDS) de la CUA. En attendant cette nomination, les déchets continuent de s'accumuler, créant un terrain propice aux maladies respiratoires, dermatologiques ainsi que des irritations oculaires. Les défis à relever pour ce nouveau PDS restent énormes tout en sachant que la gestion des ordures a toujours été une problématique de taille. Il ne s'agit pas uniquement d'assainir la capitale mais de mettre en place un centre de traitement de déchets répondant aux normes de qualité requises.