Afrique: Migration - L'OIM sollicite 8 milliards de dollars

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a lancé son premier appel annuel mondial pour 2024, s'élevant à 7,9 milliards de dollars afin de soutenir ses opérations et aider à créer un système qui soutienne la migration « en tant que force pour le bien à travers le monde ».

« La migration irrégulière et forcée atteint des proportions sans précédent et les difficultés auxquelles nous sommes confrontés sont de plus en plus complexes », a déclaré la directrice générale de l'OIM, Amy Pope. « Le constat que la migration, lorsqu'elle est bien gérée, contribue grandement à la prospérité et au progrès n'est plus à prouver. Nous sommes à un tournant décisif et nous avons conçu cet appel pour aider à tenir cette promesse. Nous pouvons et devons faire mieux », a-t-elle ajouté.

L'appel mondial encourage un engagement à long terme pour soutenir la réponse humanitaire pendant et après les crises, ainsi qu'un travail proactif permettant de libérer le potentiel de la migration au profit de la croissance économique et du développement humain. Dans le cadre de cet appel mondial, l'OIM recherche du financement pour sauver des vies et protéger les migrants, trouver des solutions aux déplacements et faciliter des voies de migration régulières, en accord avec les principales aspirations du nouveau Plan stratégique mondial de l'OIM pour les cinq prochaines années. Un financement intégral permettrait à l'OIM d'aider près de 140 millions de personnes.

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Transformer l'OIM

La plus grande partie de l'appel de l'OIM, soit près de la moitié (3,4 milliards de dollars), est allouée à sauver des vies et protéger les migrants. Environ un tiers est destiné à « trouver des solutions » aux déplacements, en réduisant notamment les risques et les conséquences des changements climatiques. 25% de l'appel serait pour faciliter des voies de migration régulières, et le reste est destiné à la transformation de l'OIM pour fournir des services de meilleure qualité et plus efficaces. Selon la cheffe de l'OIM, le financement de l'appel « permettra de combler le fossé marqué et croissant » entre ce dont l'OIM dispose et ce dont elle a besoin pour faire le travail correctement. « C'est pourquoi, nous prenons l'initiative de nous adresser pour la première fois à tous les partenaires pour financer cet appel vital », a-telle expliqué , signalant la nécessité d'obtenir davantage d'investissements des gouvernements, du secteur privé, des donateurs individuels et d'autres partenaires.

Les enjeux de la migration

Les conséquences d'une aide sous-financée et fragmentaire ont un coût élevé, non seulement en terme d'argent mais aussi en terme de danger croissant pour les migrants qui s'exposent à la migration irrégulière, au trafic illicite et à la traite des êtres humains. Les voies de migration régulières et les systèmes de protection sont limités. Elles exposent les personnes vulnérables à la violence, à l'exploitation et au danger. Au moins 60 000 personnes ont péri ou disparu lors de dangereux périples ces neuf dernières années, selon le projet « Migrants disparus » de l'OIM. Investir dans un financement de qualité, cohérent et flexible permettra de rationnaliser et d'optimiser la réponse de l'OIM aux crises de déplacement. En allouant des ressources à la préparation, l'organisation réduira effectivement le coût global de la gestion de crise.

La migration, pierre angulaire du développement mondial

L'OIM considère la migration comme « une pierre angulaire du développement mondial et de la prospérité ». Elle signale que les 281 millions de migrants internationaux génèrent 9,4% du produit intérieur brut mondial. Une migration bien gérée a le potentiel de faire avancer les résultats en matière de développement, de contribuer à l'adaptation aux changements climatiques et de promouvoir un avenir plus sûr et plus pacifique, durable, prospère et équitable, indique l'OIM. Elle compte ainsi se concentrer sur des projets de politiques et de programmes soutenant notamment des voies qui renforcent l'adaptation au climat, protègent les droits de l'homme, répondent aux besoins du marché du travail et soutiennent les gouvernements dans leur gestion des migrations.

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