Afrique: Les lions indomptables de retour au Cameroun et victimes de railleries à l'aéroport de Douala

30 Janvier 2024

C'est avec toute la discrétion d'un lion dans un magasin de porcelaine que nos Indomptables sont rentrés d'Abidjan. Leur démarche rapide ressemblait à celle de prisonniers traînant des pieds vers l'abattoir.

À la sortie de l'avion, c'est González qui est sorti en premier, comme si ses coéquipiers avaient décidé de le sacrifier en tant qu'agneau de Dieu pour apaiser les regards nocifs du personnel de l'aéroport. Les membres de l'équipage, choqués par la prestation de ces joueurs, ont préféré garder le silence, refusant même de répondre à leurs demandes d'assistance. Pire encore, les Lions ne se parlaient pas entre eux, chacun était accroché à son téléphone ou faisait semblant de fouiller frénétiquement dans son sac à main, comme s'ils cherchaient désespérément une échappatoire.

Magnan avec son inévitable habit blanc, passait la tête tourné vers l'ailleurs, le regards qu'il lançait était plus tranchants que la lame d'un couteau à beurre. L'homme se souvenait des jours glorieux où il rentrait de Lagos ou de Bamako, brandissant fièrement le drapeau vert, rouge et jaune en signe de victoire. Mais aujourd'hui, c'est le revers de la médaille de la vie, il faut tout accepter avec philosophie. Oh notre vaillant capitaine quand il se souvenait de ses tacles invincibles. Il semble que ses jours soient comptés, et cela se reflète dans son regard morne lorsqu'il descend de l'avion.

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Mais l'histoire retiendra qu'il a gagné le Brésil en match de poule d'un mondial. Dans les couloirs de l'aéroport, les bagagistes se moquent ouvertement d'eux, exprimant leur gratitude au nom du peuple camerounais qui était étrangement absent de l'aéroport. Ils remercient surtout González pour avoir ouvert le bal des buts qui a permis au Nigéria de les écraser, et le gardien Ondoua, gardien de troisième division perdu au fin fond de la forêt de France, qui semblait penser qu'il pouvait rivaliser avec notre « Goaleader » de Manchester lui aussi est lointain. La leçon amère que nous avons tirée, c'est qu'un Camerounais ne peut pas diriger l'équipe nationale.

Nous avons encore de sérieux problèmes dans le fonctionnement de nos institutions, et il est temps de donner le poste à quelqu'un qui ne sera pas parrainé. Les autres pays africains peuvent bien choisir un entraîneur local pour diriger leur équipe nationale, mais pas le Cameroun, non, pas dans un contexte de démocratie. Nos anciens joueurs semblent confondre le terrain de jeu avec le monde du management. C'est comme s'ils pensaient que le football se joue dans les couloirs du pouvoir. Mais il y a quelque chose qu'ils ne comprendront jamais, c'est le sens de l'État, que nos dirigeants de la Fecafoot semblent ignorer, le confondant avec un amour naturel pour le chaos.

Je me rappelle du temps où nous étions à l'internat, où l'on choisissait des élèves de première année pour être maîtres d'internat alors qu'il y avait des élèves de quatrième année prévus pour ce poste. C'était la folie du pouvoir, le pouvoir a sa maladie et il rend fou tout ceux qui ne sont pas préparés à ce poste. Mais une chose est sûre, s'il on ne fait pas attention, ils ne changeront pas, ils continueront dans ce désordre car lorsque les hommes vont au rythme d'une tortue, comme elle, ils ne changent pas de carapace, et nous avons des dirigeants de la Fecafoot pareils à des tortues invétérées.

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