Afrique: Duel entre deux pays de l'AES a la CAN 2024 - Ambiance bon enfant après la confrontation

30 Janvier 2024

Le quatrième match à élimination directe de la 34e édition de la Coupe d'Afrique des nations a réservé aux fans africains du foot un beau derby, hier après-midi, à Korhogo, entre deux pays intimement liés, le Mali et le Burkina Faso en l'occurrence. Cette confrontation hautement symbolique n'a pas, malgré tout, laissé de place aux sentiments sur la pelouse verte du stade Amadou Gon Coulibaly, et a tenu toutes ses promesses dans une ambiance de carnaval assurée par plusieurs milliers de spectateurs massés dans les gradins. L'enjeu était simple, le vainqueur décrocherait un billet pour les quarts de finale contre la Côte d'Ivoire le 3 février prochain, et malheur au vaincu qui ferait ses adieux à la CAN dès le coup de sifflet final.

Même si l'ambiance n'était pas poudrée d'animosité, la rencontre a été âprement et intensément disputée et s'est soldée par la victoire sur le fil du Mali. Les deux effectifs, tous jeunes et dynamiques en pleine reconstruction ont régalé le public avec un "football Samba" et un spectacle de première classe, malgré quelques déchets techniques qu'on a pu répertorier çà et là. Si tous les deux outsiders ont mouillé véritablement le maillot pour aller le plus loin possible dans cette compétition, c'est, au finish, au Mali que la chance a souri, pour ainsi dire, tous étant à peu près au même niveau technique et animés par la même volonté de l'emporter. Pour gagner un grand face à face, on dit souvent qu'il faut beaucoup de talents et un peu de chances.

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Le staff technique de l'équipe malienne devrait se pencher sur la préparation physique des joueurs

C'est justement cette baraka qui a manqué aux Etalons cet mardi après-midi, et c'est certains que les attaquants de cette belle équipe vont nourrir des regrets pendant des mois s'ils prennent le temps de revoir les maladresses qui ont été les leurs. Exit donc le Burkina qui est arrivé à ces huitièmes de finale le torse bombé pour avoir pu sortir d'une poule difficile, alors qu'il aurait néanmoins voulu faire mieux qu'en 2021. L'aventure se poursuit en revanche pour le Mali qui hérite toutefois d'un gros morceau pour les quarts de finale, puisque le tirage au sort a mis sur sa route les Eléphants de la Côte d'Ivoire, désormais requinqués, gonflés à bloc et déterminés à tout écraser sur leur passage jusqu'au 11 février prochain. A y voir de près, on peut dire que c'est le cadeau le plus empoisonné qu'on puisse offrir au Mali dans le contexte actuel, mais ne dit-on pas qu'à cœur vaillant, rien d'impossible ?

Les Aigles disposent, en effet, de tous les antidotes pour neutraliser les maestro de l'attaque ivoirienne, et détiennent, aux avant-postes, des missiles à têtes multiples capables de transpercer les lignes de défense ivoiriennes et de mettre fin aux débats avant le coup de sifflet final. Le 3 février prochain, les Eléphants, déjà cramés par leurs interminables huitièmes de finale contre le Sénégal, risquent de baisser leurs trompes face à des Aigles qui vont planer sans pression, et qui savent qu'une victoire à ce stade de la compétition contre l'un des candidats au sacre leur ouvrirait les portes de la caverne d'Ali Baba où trône majestueusement le trophée le plus convoité du continent.

En attendant cette finale avant la lettre au stade de la Paix de Bouaké, le staff technique de l'équipe malienne devrait se pencher sur la préparation physique des joueurs, et les appeler à plus de concentration tout en ne se laissant pas griser ni par la victoire sur le « frère de l'AES », ni sur l'enjeu du match à venir contre l'autre frère du Sud, avec lequel le Mali entretient des liens historiques et géographiques indémaillables, en dépit des tensions parfois latentes quelques rares fois entretenues par les autorités politiques de part et d'autre de la frontière.

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