Le score de Madagascar par rapport à celui de 2022 n'a pas beaucoup évolué concernant l'indice de perception de la corruption. Selon le rapport publié hier par Transparency International Initiative Madagascar (TI-IM), la Grande île réalise un score de 25/100 en 2023, perdant un point par rapport à 2022.
Madagascar se classe ainsi 145ème sur 180 pays classés. Elle recule d'une place sur le classement mondial. « Les écarts à la hausse où à la baisse ne sont pas significatifs », a soutenu Ketakandriana Rafitoson, directrice exécutive de TI-IM, par rapport à cette perte de point. « Ils traduisent plutôt une stagnation », a-t-elle ajouté. Une stagnation qui rejoint en effet la tendance mondiale, d'après les explications.
Principales causes. Le meilleur score que le pays a réalisé datait de 2012 durant lequel l'indice enregistré était 32/100. Après, l'indice n'a cessé de baisser, et depuis le score tourne autour de 25/100, rappelle un communiqué de TI-MG qui a avancé différents facteurs comme étant les principales causes de cette stagnation.
Il s'agit entre autres de la mauvaise gouvernance chronique, mêlée à des promesses anti-corruption tonitruantes suivies d'actions limitées, de la persistance du corporatisme, de la mainmise de l'exécutif sur le judiciaire et le législatif, de la non-application de la loi, du clientélisme et de la capture de l'Etat par des intérêts privés, du déclin de l'espace civique et des libertés fondamentales - incluant les persécutions des lanceurs d'alerte anti-corruption, de la non-adoption de la loi pour l'accès à l'information à caractère public, de la multiplication des scandales de corruption impliquant des personnes politiquement exposées et de la persistance de l'impunité qui lui est liée constituent les principales raisons de cette stagnation.
En tout cas, le régime a fait de la lutte contre la corruption pour ce nouveau mandat d'Andry Rajoelina une priorité. Comme preuve, dans un acte solennel, les ministres ont juré, lors de leur investiture, de demeurer intègres tout au long de leur mandat, sous peine de poursuites judiciaires et de révocation de leurs fonctions. Des conséquences significatives sont ainsi attendues dans les années, voire les mois, qui viennent.