Le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, Lucien Kargougou, a inauguré, le lundi 29 janvier 2024, l'unité d'hémodialyse du centre hospitalier régional de Tenkodogo.
Finis les allers-retours pour les insuffisants rénaux de la région du Centre-Est pour se rendre à Ouagadougou pour une dialyse. Le centre hospitalier régional de Tenkodogo dispose désormais d'une unité d'hémodialyse. Celle-ci a été inaugurée, le lundi 29 janvier 2024, par le ministre de la Santé et de l'Hygiène publique, Lucien Kargougou. D'un coût de plus 195 millions FCFA, cette infrastructure, située au sein du CHR, a précisé le premier responsable de la santé, est composée d'une grande salle de dialyse, d'une salle VIP de dialyse comprenant 12 postes d'hémodialyse, ayant une capacité de 60 patients pour deux séances par patient et par semaine, d'une salle de cathéter et de réanimation, d'une autre de traitement d'eau avec un système de traitement double osmose, d'une salle de maintenance, d'une salle maintenance et des bureaux pour médecins.
Le ministre Kargougou a confié que ce centre est le fruit d'un partenariat innovant à travers une convention entre son département, le CHR de Tenkodogo et la société Sibiri biomédical services. Celle-ci a installé les postes de dialyse, les équipements de la salle de traitement d'eau et va assurer leur maintenance et la formation du personnel, le tout à titre onéreux, a détaillé le ministre. En contrepartie, a-t-il ajouté, le ministère en charge de la santé va allouer une subvention de plus de 300 millions F CFA par an au CHR de Tenkodogo pour acheter les kits d'hémodialyse exclusivement auprès de Sibiri biomédical services.
L'inauguration de ce centre s'inscrit dans la stratégie nationale de développement sanitaire 2020-2025 du département de la santé, en vue de doter l'ensemble des CHU et des CHR d'unités d'hémodialyse fonctionnelles et performantes, a rappelé Lucien Kargougou. Il a indiqué que l'insuffisance rénale constitue un problème majeur de santé publique de par son ampleur, la grande variabilité de ses faciès épidémiologiques, étiologiques et évolutifs de même que son impact socio-économique.
Un matériel « de haute technologie »
Selon le gouverneur de la région, Aboudou Karim Lamizana, citant des chiffres rapportés par une association de la région, plus de 70% des malades souffrant d'insuffisance chronique et recensés à l'hôpital Yalgado-Ouédraogo de Ouagadougou sont du Centre-Est. D'après lui, courant 2022-2023, 260 insuffisants rénaux de la région ont été répertoriés dont 240 avaient besoin de dialyse. M. Lamizana a, à l'occasion, demandé au chef du département de la santé de doter le CHR de Tenkodogo d'un service de néphrologie afin d'éviter la cohabitation avec d'autres patients en vue de limiter d'autres infections.
«Le centre d'hémodialyse de Tenkodogo est accessible à tous les malades dialysés à condition de payer 500 000 F CFA pour toute sa vie, excepté les autres dépenses liées aux prises en charge hors dialyse », a souligné le directeur général du CHR de Tenkodogo, Ouaninili Thiombiano. Ceux qui s'acquitteront de cette somme bénéficieront de deux séances par semaine, a précisé, pour sa part, le néphrologue, Dr Arlette Palm. Quant à la directrice générale de Sibiri biomédical services, Mamounata Somda, elle a rassuré que le matériel livré est « de haute technologie et irréprochable ». Il permet aux patients, à l'entendre, d'avoir des soins de qualité.
Du reste, elle a affirmé que sa société se porte garante du matériel mis à la disposition du CHR de Tenkodogo. Une assurance qui réjouit l'Association burkinabè des dialysés et insuffisants rénaux. Son président, le Pr Albert Ouédraogo, venu de Ouagadougou, a affirmé que c'est une grande satisfaction pour son organisation de voir l'Etat honorer son engagement en mettant en place ce centre afin que la question de l'insuffisance rénale puisse avoir une solution au niveau régional. « Plus, on rapproche les centres des dialysés, plus on amenuise leur souffrance et plus on améliore leur prise en charge », s'est-il réjoui.
A ce jour, aucune étude n'a été menée pour identifier les causes de cette maladie, selon Dr Palm. Toutefois, elle a indiqué les facteurs de risques qui sont notamment, l'hypertension artérielle, le diabète pouvant entrainer la maladie rénale chronique. En outre, elle a relevé que beaucoup de malades ont recours, le plus souvent, à la phytothérapie, à travers la consommation excessive de décoction, l'automédication sans oublier le VIH, l'hépatite qui peuvent être à l'origine de cette pathologie.