Washington: Le conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé aujourd'hui un accord de 18 mois en faveur du Cameroun au titre de la facilité pour la résilience et la durabilité (FRD), pour un montant total de 138 millions de DTS (environ 183,4 millions de dollars, soit 50 % de la quote-part), dont les premiers décaissements devraient intervenir à l'issue de l'achèvement de la première revue de l'accord.
Le Cameroun est un pays extrêmement vulnérable aux changements climatiques qui fait face à des risques récurrents de sécheresses, d'inondations, de glissements de terrain et d'érosion côtière. La FRD aidera le Cameroun à s'adapter et à atténuer les effets des changements climatiques, en se substituant à des financements plus onéreux. Elle contribuera à remédier aux facteurs de vulnérabilité face aux changements climatiques en aidant les autorités à renforcer le cadre institutionnel du pays en matière de gouvernance et de coordination des politiques liées aux changements climatiques, à intégrer l'action climatique dans la gestion des finances publiques, à renforcer les politiques nationales d'adaptation et à intensifier les initiatives d'atténuation des changements climatiques. Les réformes engagées dans le cadre de la FRD devraient également renforcer l'accompagnement croissant dont bénéficie le pays de la part des partenaires pour le développement et d'autres parties prenantes en faveur d'un développement résilient face aux changements climatiques, et permettre de mobiliser des financements supplémentaires en faveur de l'action climatique.
L'accord FRD coïncide avec les 18 mois restants pour les accords au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) approuvés en juillet 2021 et prolongés en décembre 2023 pour soutenir le programme de réformes économiques et financières du pays.
À l'issue de la réunion du conseil d'administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint et président par intérim, a fait la déclaration ci-après :
« Le Camerounest un pays fragile en proie à des conflits, sur lequel pèsent des risques considérables liés aux changements climatiques y compris une menace imminente pour les moyens de subsistance de la population et d'importantes pertes de production, tout en aggravant l'insécurité alimentaire et des conflits et en exacerbant la pauvreté, les inégalités et les déplacements de population. La diversité régionale du pays l'expose à divers événements défavorables liés au climat, notamment à des sécheresses, des inondations et l'érosion côtière. Faute d'y remédier de manière efficace, les changements climatiques pourraient retarder l'accumulation du capital humain et mettre en péril le développement et la croissance inclusive. »
« La lutte contre les effets des changements climatiques revêt un caractère hautement prioritaire dans la stratégie nationale de développement. Le Cameroun est signataire de la COP21 et d'autres conventions internationales majeures sur les changements climatiques et s'est engagé en faveur d'une gestion durable des ressources naturelles et de politiques d'adaptation et d'atténuation. »
« Les réformes à mettre en oeuvre dans le cadre du programme de la facilité pour la résilience er la durabilité s'appuient sur les stratégies et plans nationaux des autorités et sur les diagnostics sur les changements climatiques. Cet ensemble de réformes contribuera à remédier aux principaux défis liés aux changements climatiques, notamment en créant un environnement propice à la mise en oeuvre des mesures nécessaires, en mettant en place des cadres institutionnels et de gestion des finances publiques adaptés, et en renforçant le cadre national de gestion des risques de catastrophe, afin d'intensifier les efforts d'adaptation, et par la gestion de la fiscalité dans le secteur forestier pour atténuer les effets des changements climatiques. »
« La mise en oeuvre rigoureuse des reformes au titre de l'accord FRD permettra d'améliorer l'orientation de la politique climatique à moyen terme du Cameroun, de remplacer des financements plus coûteux, et de mieux amortir les chocs liés aux changements climatiques et les futurs besoins de financement de la balance des paiements qui en découlent. L'accord devrait permettre de mobiliser des financements supplémentaires dans ce domaine. Les efforts de développement des capacités et une bonne coordination entre les organismes publics camerounais et les partenaires pour le développement impliqués dans le programme d'action climatique du pays seront importants. »
Tableau 1. Cameroun : principaux indicateurs économiques et financiers, 2021-28
(En milliards de FCFA, sauf indication contraire)
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
Est.
5 e rev.
Proj.
5 e rev.
Proj.
Proj.
Proj.
Proj.
Proj.
(variation annuelle en %, sauf indication contraire)
Comptes nationaux et prix
PIB à prix constants
3,6
4,0
4,0
4,3
4,3
4,5
4,5
4,5
4,6
PIB pétrolier à prix constants
2,1
0,5
0,5
2,7
2,7
1,3
0,2
0,2
0,2
PIB non pétrolier à prix constants
3,6
4,1
4,1
4,3
4,3
4,5
4,6
4,6
4,7
Déflateur du PIB
6,3
3,1
3,1
3,5
3,5
4,0
3,1
2,6
1,7
PIB nominal (aux prix du marché, en milliards de FCFA)
27 702
29 704
29 704
32 063
32 063
34 822
37 515
40 216
42 770
Pétrolier
1 155
957
957
976
976
939
900
866
837
Non pétrolier
26 548
28 747
28 747
31 088
31 088
33 884
36 615
39 349
41 933
Prix à la consommation (moyenne)
6,3
7,2
7,2
5,9
5,9
5,5
4,9
3,4
2,5
Prix à la consommation (fin de période)
7,3
6,2
6,2
5,5
5,5
5,2
3,6
2,0
2,0
Monnaie et crédit
Monnaie au sens large (M2)
11,4
9,0
9,0
8,4
8,4
7,6
7,4
7,2
7,1
Avoirs extérieurs nets 1/
7,7
1,6
-0,8
3,2
6,0
3,2
2,2
2,5
3,5
Avoirs intérieurs nets 1/
3,6
7,4
9,8
5,3
2,4
4,4
5,2
4,7
3,6
Crédit intérieur au secteur privé
13,6
11,2
11,2
9,5
9,5
7,7
7,4
7,2
7,2
(en pourcentage du PIB, sauf indication contraire)
Épargne et investissement
Épargne nationale brute
15,3
15,6
15,6
16,2
16,2
17,0
17,3
18,3
19,1
Investissement intérieur brut
18,7
18,6
18,6
19,0
19,0
19,4
20,1
20,9
21,8
Investissement public
4,6
4,6
4,6
5,3
5,3
5,9
6,6
7,2
7,5
Investissement privé
14,1
13,9
13,9
13,7
13,7
13,6
13,5
13,8
14,4
Opérations de l'administration centrale
Total des recettes (dons compris)
15,9
16,0
16,0
15,9
15,9
15,5
15,6
15,7
15,8
Recettes pétrolières
3,5
2,9
2,9
2,5
2,5
2,0
1,9
1,8
1,7
Recettes non pétrolières
12,1
12,7
12,7
13,1
13,1
13,3
13,6
13,8
14,0
Recettes non pétrolières (en pourcentage du PIB non pétrolier)
12,6
13,1
13,1
13,5
13,5
13,7
13,9
14,1
14,3
Total des dépenses
17,1
16,6
16,6
16,3
16,3
15,9
16,4
16,6
16,7
Solde budgétaire global (base ordonnancements)
Dons non compris
-1,5
-1,0
-1,0
-0,7
-0,7
-0,6
-0,9
-1,0
-0,9
Dons compris
-1,1
-0,7
-0,7
-0,4
-0,4
-0,4
-0,8
-0,9
-0,9
Solde budgétaire global (base caisse)
Dons non compris
-1,6
-2,3
-1,6
-1,4
-2,0
-1,1
-1,4
-1,0
-0,9
Dons compris
-1,2
-1,9
-1,3
-1,1
-1,7
-0,9
-1,2
-0,9
-0,9
Solde primaire hors pétrole (base ordonnancements)
-3,9
-2,5
-2,5
-1,9
-1,9
-1,3
-1,6
-1,6
-1,6
Solde primaire non pétrolier (base ordonnancements, % du PIB non pétrolier)
-4,0
-2,6
-2,6
-2,0
-2,0
-1,4
-1,7
-1,7
-1,6
Secteur extérieur
Balance commerciale
-0,7
-1,7
-1,7
-1,5
-1,5
-1,3
-1,6
-1,7
-1,7
Exportations de pétrole
7,8
5,5
5,5
5,1
5,1
4,9
4,2
3,5
3,0
Exportations hors pétrole
7,8
8,4
8,4
8,5
8,5
8,3
8,2
8,2
8,3
Importations
16,3
15,6
15,6
15,1
15,1
14,6
14,0
13,4
13,0
Solde des transactions courantes
Dons officiels non compris
-3,7
-3,3
-3,3
-2,9
-2,9
-2,7
-2,8
-2,7
-2,8
Dons officiels compris
-3,4
-3,0
-3,0
-2,8
-2,8
-2,5
-2,8
-2,7
-2,7
Termes de l'échange
-10,6
-2,2
-2,2
1,6
1,6
0,5
-4,4
-5,5
-4,5
Dette publique
Encours de la dette publique
45,3
41,8
41,8
39,0
39,0
36,1
34,1
32,5
31,3
dont : dette extérieure
30,8
29,2
28,6
28,5
28,6
27,3
26,3
25,7
25,7
Sources : autorités camerounaises ; estimations et projections des services du FMI.
1/ En pourcentage de la monnaie au sens large en début de période.