Thiès — Les travailleurs des Industries chimiques du Sénégal (ICS) et la direction générale de cette société ont signé, mardi, à Thiès, un accord portant sur des augmentations de salaires évaluées à 2,850 milliards de francs CFA.
Les délégations du syndicat et de la direction des ICS ont paraphé, dans l'après-midi, cet accord devant le gouverneur de Thiès, Oumar Mamadou Baldé, dans la salle de délibérations de la gouvernance de la capitale du rail.
L'accord a été conclu avec la facilitation du gouverneur Baldé, du directeur général du Travail, Karim Cissé, de l'inspecteur régional du Travail sortant de Thiès, Tène Gaye, mais aussi de Mody Guiro, secrétaire général de la CNTS, centrale syndicale à laquelle est affilié le Syndicat des travailleurs des ICS (SYNTICS).
« De mémoire de travailleur, c'est la plus grande augmentation jamais obtenue » par les travailleurs des ICS, a dit Ousmane Ndiaye, porte-parole de la douzaine de délégués de la société, qui ont pris part aux négociations.
Selon M. Ndiaye, par ailleurs secrétaire général du syndicat minier des ICS, il devrait permettre d'améliorer les conditions de travail des quelque 1.200 agents des ICS, en relevant leur pouvoir d'achat.
Cet accord « est équilibré. Il permet de répondre à une demande et ne va pas perturber les équilibres globaux de l'entreprise », s'est réjoui, pour sa part, le directeur général des ICS, Alassane Diallo, avant de saluer le rôle du gouverneur de Thiès dans l'aboutissement des négociations. Cet accord est « d'effet immédiat », a-t-il assuré.
« De ma carrière de commis de l'Etat, ces négociations ont été les plus difficiles et les plus longues que j'ai jamais (conduites) », a aussi témoigné Oumar Mamadou Baldé, ajoutant que les différentes parties étaient parfois « au bord de la rupture ».
Les travailleurs des Industries chimiques du Sénégal (ICS) avaient décidé d'un arrêt total de travail d'une semaine, le 23 janvier dernier, en assemblée générale, pour exiger le paiement de 6 milliards 290 millions de francs CFA représentant, selon eux, 1% du bénéfice réalisé par l'usine durant ces trois dernières années.
Trois jours plus tard, ils ont dû suspendre leur mouvement sur demande du gouverneur, qui a indiqué avoir tenu auparavant « sept rencontres » avec les syndicalistes, d'une part, et six avec la direction générale, d'autre part, avant d'aboutir à cette cérémonie de signature du protocole d'accord.
Il a aussi indiqué être entré en contact avec les responsables du groupe Indorama, basés à Dubaï et repreneur depuis 2014 de ce fleuron de l'industrie sénégalaise, qui était alors au bord de la faillite.
Le processus qui avait conduit à cet arrêt de travail remonte à septembre 2022, selon Ousmane Ndiaye.
En l'absence de consensus entre les deux parties, un procès-verbal de non-conciliation de l'inspecteur du travail avait laissé la place au dépôt d'un préavis de grève.