Après l'annonce de la sortie du Mali, du Burkina Faso et du Niger de la Cédéao, les réactions s'enchaînent, avec la question des conséquences pour les transporteurs routiers ouest-africains au centre. Si les conditions et le calendrier de sortie de la communauté économique ne sont pas encore connus, tout le secteur des transports s'inquiète pour son avenir.
Libre circulation des personnes, des capitaux, mais aussi des biens : la Cédéao comporte de nombreux avantages pour les transporteurs routiers. Ces avantages risquent désormais d'être supprimés.
« Si on réinstalle le problème de visa, vous imaginez le temps qu'ils perdront au niveau des frontières ? Et puis, le visa ne sera pas gratuit, le coût des transports va augmenter, il y aura des pertes énormes sur le corridor, explique Emmanuel Abegnou, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo au micro d'Arthur Ponchelet du service Économie. Vraiment, nous sommes très inquiets. »
D'autant que le Mali, le Burkina Faso et le Niger sont des carrefours pour le transport routier ouest-africain.
Etant donné leur état de pays enclavés, « ce sont des pays qui consomment beaucoup (de marchandises) venant d'autres pays, ils utilisent des ports, indique Moudachirou Bachabi, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Bénin. Il y a beaucoup d'éléments qui font que si ces pays-là se mettent dans cette posture, le commerce va être réorienté. C'est un marché quand même d'une grande importance pour les pays frontaliers qui vont devoir faire avec ça désormais. »
Les syndicats de routiers sont inquiets, réclament des clarifications rapides de la Cédéao. Hasard du calendrier, plusieurs d'entre eux se réunissaient mardi 30 janvier à Lomé : les récentes annonces des États du Sahel ont forcément occupé les discussions.