Arriver à électrifier les zones rurales et enclavées tout en mettant en place des systèmes autonomes et durables, tel est l'objectif ultime des initiatives d'électrification rurale entreprises à Madagascar.
Avoir accès à l'électricité est une chose. Pouvoir bénéficier d'une source durable et dite propre en est une autre. Une initiative menée de concert par Africa GreenTec Madagascar et les Nations Unies fait la différence dans les régions reculées du pays. L'initiative, qui est soutenue financièrement par la Facilité Universelle pour l'Énergie (UEF) gérée par SEforALL, consiste à mettre en place des mini-réseaux ainsi qu'installer « des lampadaires solaires, des systèmes de refroidissement et de l'électricité propre ». Des solutions prometteuses dans un pays où environ deux tiers de la population n'a pas accès à l'électricité. L'énergie solaire, combinée à des batteries de stockage, permet de fournir des dizaines d'heures d'électricité par jour aux populations cibles.
Possible. A en croire Moritz Brauche, directeur général d'Africa GreenTec Madagascar, il serait réalisable d'interconnecter les mini-réseaux. Ce, afin d'atteindre une plus grande couverture en termes de taux d'électrification. L'entreprise y travaillerait actuellement, en collaboration avec l'agence allemande d'aide au développement. « C'est ce que nous prévoyons de faire dans les deux prochaines années et, à très long terme, d'intégrer un système de réseau national », note-t-il dans une interview accordée à ONU News. Outre cette possibilité d'interconnexion des mini-réseaux, le système serait également commercialement viable dans un pays comme Madagascar.
Moritz Brauchle avance toutefois des conditions. « Tout d'abord, nous devrions gagner davantage grâce aux certificats d'émission de carbone. Cela signifie que nous recevrions plus d'argent parce que nous aurions contribué à réduire les émissions de carbone en remplaçant des générateurs diesel ou en évitant d'en acheter de nouveaux », explique-t-il. Avant d'ajouter : « Deuxièmement, nous aurions besoin du soutien de l'État ou, si l'État n'est pas en mesure de le faire, d'une organisation internationale telle que Sustainable Energy For All, pour mettre en place les réseaux, car il est coûteux de partir de zéro ».