Un peu comme un genre perdu. Goostmeh, le meilleur mélange de rap entre Tamatave et Antananarivo, aère le milieu grâce à son flow et surtout des textes, d'une banalité occasionnelle mais l'un des plus cools de ce qui peut se faire en ce moment. L'artiste peut vraiment entrer dans les discussions entre deux « tafs » et deux verres des amateurs et amatrices du genre.
La raison est qu'il est en train de rappeler à quel point ce territoire du flow était et reste encore un écosystème libre et regorgeant de trésors prêts à être dépoussiérés. C'est à l'instru de suivre le circuit. Goostmeh a chanté au No comment bar Isoraka, samedi, il fallait s'y attendre, la salle était encore quelque peu assez grande pour le maestro. Mais tout le monde a commencé ainsi, avant de propager « son verbe ».
En cette année 2024, le rappeur est la révélation à surveiller de près. Ses titres disponibles sur les réseaux sociaux, le passage obligé et nécessaire, suffisent à cerner le gars. « Faith » marche sur les pas de l'ego trip, profondeur des idées, une vision mature, bel agencement entre rythmes et flow... « J'adapte mon ego à la difficulté de la vie actuelle », signale-t-il. Dès lors, son ego trip suit son époque, loin du ton orgueilleux qui résonne plus en frustration, que rage de vivre. « Mood mihaino », un jeu de mots qui en traduction phonétique dirait « fait semblant d'écouter », en duo avec Sckariota, rappelle leur jeunesse, déjà rendu loup par « ce vent sale ». Goostmeh arrive à jongler avec le rap des années 2000 et plus, avec le boom bap soul des années 80/90.