L'arrivée de nouveaux mercenaires russes crée des remous au Sahel. Le « corps africain » qui remplace le groupe Wagner a annoncé sur Télégram le 24 janvier dernier, le déploiement d'un contingent d'une centaine d'hommes au Burkina Faso. Le même jour, le journal russe Vedomosti a publié un article indiquant que ce « corps africain » serait renforcé de 200 hommes et que d'ici l'été, il serait en mesure d'opérer dans cinq pays : la RCA, la Libye, le Mali, le Burkina et le Niger. Une perspective qui à Niamey ne semble pas faire consensus.
La rencontre s'est faite à Moscou le 16 janvier dernier, en marge de la visite du Premier ministre nigérien Ali Mahamane Lamine Zeine. Un face-à-face entre ministres de la Défense. D'un côté Salifou Modi pour le Niger, de l'autre les vices ministres russes Alexandre Fomine et Iounous Evkourov.
Ils ont évoqué l'acquisition d'équipements militaires et la formation de soldats nigériens. Mais il n'a pas été précisé si l'arrivée d'un contingent mêlant militaires russes et ex-mercenaires de Wagner figurait aussi au menu des discussions.
Car à Niamey, c'est une question éminemment sensible, comme l'a montré la réunion du 3 janvier à l'état-major des armées. Les principaux responsables de la junte étaient réunis pour discuter de la perspective d'une arrivée de militaires russes. Et les échanges furent houleux, relatent des observateurs haut placés. Il y avait les pro-russes d'une part : le général Tiani, chef de la junte, Salifou Modi ministre de la Défense et d'autre part Moussa Barmou, chef d'état-major des armées.
Moussa Barmou, officier formé aux États-Unis et qualifié d'homme de Washington s'est, dit-on, violemment opposé à l'option russe. Jusque-là cantonnée aux coulisses de la junte, les divisions sont désormais de notoriété publique