Sénégal: Un chercheur montre la voie d'une meilleure présence des femmes dans les instances de décision

De gauche à droite : L'ancienne ministre de la Justice Martha Karua, la ministre des Affaires étrangères et du Commerce international Amina Mohamed et la directrice exécutive d'Oxfam International Winnie Byanyima lors de l'ouverture du Symposium des femmes dirigeantes africaines (AWLS) à l'hôtel Safari Park le 24 août 2016. (photo d'archives)

Dakar — Un chercheur à l'Institut fondamental d'Afrique noire (IFAN), un institut de recherche rattaché à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar, a invité, mercredi, les partis politiques à se doter de cadres réglementaires devant leur permettre d'être en phase avec les « normes sexo-spécifiques » de la loi sur la parité, en vue d'arriver à renforcer la présence des femmes dans les instances de décision.

« Une loi est très importante mais elle ne suffit pas. Au-delà de la loi, du point de vue des rapports de pouvoir, dans la société, dans l'espace politique, il faut que les femmes puissent être renforcées au sein de la gouvernance des partis politiques, que les partis politiques puissent avoir des cadres réglementaires qui puissent être en phase avec ces normes sexo-spécifiques », a déclaré Saliou Ngom.

Il prenait part à une séance de travail avec le candidat à la présidentielle Cheikh Tidiane Dièye, dans le cadre d'un programme de participation politique des femmes piloté par l'IFAN et le Caucus des femmes leaders.

D'un point de vue arithmétique, la loi sur la parité, datant de 2010, « a renforcé l'espace politique sénégalais tant au plan national que local », mais il subsiste dans sa mise en oeuvre « beaucoup de difficultés, d'obstacles et de résistances sociales, culturelles, politiques constatées lors des élections législatives », estime le chercheur.

Il recommande aux acteurs concernés de s'attaquer à ces « défis », « pour faire en sorte que tous ces acquis soient renforcés et pour améliorer [la] participation politique » des femmes.

Cela justifie à ses yeux l'importance de ce programme de participation politique des femmes piloté par l'IFAN et le Caucus des femmes leaders, dont l'ambition est de faire en sorte que « tous les acquis en matière de démocratisation, d'égalité dans l'espace politique entre les hommes et les femmes soient consolidés ».

« Ce qu'on est en train de faire, c'est de rencontrer les candidats pour que les engagements de ces candidats puissent renforcer ces acquis et qu'ils puissent prendre des engagements pour améliorer, renforcer la participation des femmes », a-t-il expliqué.

Le leader du mouvement « Avenir Sénégal Biñu Bëgg », Cheikh Tidiane Dièye, a salué cette initiative, jugeant que c'est une idée « extrêmement bonne ».

« C'est comme cela qu'on peut réussir à avancer. Nous sommes allés plus loin en disant qu'au-delà de la parité dans les instances de décision comme l'Assemblée nationale et les collectivités territoriales, on peut envisager d'augmenter la présence des femmes dans toutes les structures de l'administration publique », a-t-il dit.

Il considère qu'une « grande présence [de femmes] donne plus de facilité ou de convivialité dans les relations entre les citoyens et leur Etat, et on verra qu'il y a un équilibre entre les genres. Et c'est cela que nous voulons mettre en application », a insisté le candidat à la prochaine présidentielle.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.