Le premier mois de l'année vient de s'écouler et le silence règne dans le camp du Collectif des candidats bien qu'il ait indiqué la reprise de la lutte dès ce mois de janvier.
Pas de période de grâce pour le président Andry Rajoelina. C'est ce que le Collectif des candidats a laissé entendre à la veille de la trêve de Noël. Lors d'une réunion qui s'est déroulée à Andraharo, les 11 candidats ont promis la reprise de la lutte dès le début de l'année en mettant en place la « Cellule de crise », une nouvelle structure en charge de la coordination de la manifestation. Bien que leurs partisans aient espéré des actions concrètes, ils se sont contentés de multiplier les rencontres à huis clos qui n'ont accouché de rien jusque-là. La dernière en date était celle du 18 janvier durant laquelle les questions concernant les prochaines échéances électorales ont été abordées. Le Collectif des candidats reste introuvable, au grand regret de leurs partisans qui ne savent plus sur quel pied danser. Des interrogations sur l'ambiance au sein de la coalition commencent d'ailleurs à se poser.
Zizanie
Ils étaient 11, puis 10 et, puis après, ils étaient de nouveau 11 et maintenant personne ne sait plus le nombre de « candidats » qui constituent cette coalition. Des informations affirment que des membres auraient même déjà quitté le Collectif. Lors de la réunion du 18 janvier, Marc Ravalomanana, Hajo Andrianainarivelo, Jean-Jacques Ratsietison, Siteny Randrianasoloniaiko, Andry Raobelina et Jean Brunelle Razafitsiandraofa étaient les seuls présents sur les lieux alors que Hery Rajaonarimampianina et Auguste Paraina ont dépêché des représentants. « Peu importe notre nombre, nous resterons toujours le Collectif des candidats et nous maintenons nos revendications », nous a-t-on déjà indiqué par rapport à ce sujet. Si les autres membres du Collectif des candidats se contentent de garder le silence, les autres mettent en garde leurs partisans par rapport à ceux qui sèment la zizanie pour que l'opposition tombe dans le piège de la division.
Candidats uniques
Force est de constater que les leaders de l'opposition n'arrivent plus à danser sur le même rythme et avec le ramdam électoral qui commence à se faire entendre, l'heure semble être au calcul partisan. Le parti Tiako i Madagasikara (TIM) de l'ancien président Marc Ravalomanana et le MMM de l'ancien ministre de l'Aménagement du Territoire, Hajo Andrianainarivelo sont les seuls à se prononcer jusqu'à présent sur leur volonté de prendre part aux législatives et communales qui devront se tenir cette année. Pour les autres, même si la mise en place d'un front pour présenter des candidats uniques et de listes uniques dans toutes les circonscriptions est mise sur le tapis depuis ces quelques semaines, ils semblent réticents à l'idée de prendre part à ces élections alors qu'aucune des revendications du Collectif n'a été prise en compte par le régime, notamment l'assainissement du processus électoral.
Incompréhension
En tout cas, le doute commence à s'installer quant à la sincérité de certains membres du Collectif des candidats. Le leader du parti Otrikafo a même indiqué que « le Collectif des candidats a dupé la population durant les 6 ou 7 semaines de « hetsika fotsy ». D'après Elia Rabevahiny, « ceux qui ont participé à ce mouvement et qui acceptent de prendre part aux prochaines élections ont trahi la population ». Quoi qu'il en soit, l'incompréhension commence à se faire sentir par rapport à la position du Collectif des candidats. Et, à l'allure où vont les choses, cette coalition va emboîter le pas à l'Alliance Démocratique de Madagascar (ADM), une coalition du même acabit qui a marqué la fin des années 80, qui n'a pas survécu aux intérêts des partisans et aux problèmes de leadership auxquels elle a fait face.