Madagascar: Cinéma - Alicia Edelle, créatrice de monstres

Il faut retenir ce nom, Ravaka Alicia Marie Hélène Nomenjanahary, une pionnière dans le domaine du maquillage de composition en cinéma et artistique aussi. Derrière le succès du film d'horreur « R+3 » de Street Company, il y a son coup de spatule.

Ravaka Alicia Marie Hélène Nomenjanahary sait rendre belles les femmes tout autant qu'elle sait transformer des hommes en monstre. Elle vit à Tamatave et est une maquilleuse événementielle et artistique professionnelle. Un « as » pour faire court. « Je suis née à Tamatave, à Tanambao 1... depuis mon enfance, mon père m'a inculqué la valeur du travail », met-elle en avant. Le Grand Port est maintenant son fief, depuis que son travail apparaît dans le film d'épouvante « R+3 » (2023), produit par Street Company. « Cette boîte, c'est un rassemblement de potes. Nous avons mis en commun notre savoir-faire », ajoute-t-elle. Alicia Edelle, de son nom d'artiste, a alors réussi à créer des monstres d'un réalisme glaçant. Un humain aussi moche qu'effrayant, aux pupilles brillantes, à ne pas croiser une nuit sans lune dans les ruelles d'Antseranampasika.

Ses études auraient quelque part aussi aidé. « J'ai d'abord suivi une formation en infirmière généraliste et ensuite en anesthésiste réanimation ». Son dernier parcours s'est arrêté en M2, parce qu'elle jonglait entre travail et études. Difficile de suivre le rythme. « J'ai d'abord débuté en tant que maquilleuse évènementielle. Pour les mariages, les événements importants ». C'est en suivant des tutoriels sur Internet qu'elle a élargi ses horizons vers le maquillage artistique. Avant la crise sanitaire, elle commence à s'essayer aux soirées Halloweens et d'autres. Son nom commence à circuler à Tamatave. « Mes études en maquillage artistique actuelles ont pour but de créer un monde, comme le film Avatar. Créer des personnages qui viennent d'un autre monde, ensuite si un producteur de film veut faire un film sur d'autres mondes, je serai prête », s'amuse-t-elle.

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Pour affiner sa technique, la belle Ravaka Alicia Marie Hélène Nomenjanahary a d'abord créé ses matériaux : des fausses peaux, du faux sang... un bon début mais avec quelques soucis. « Comme je n'avais pas de labo, donc si jamais le produit générait des allergies, c'était problématique ». Alors tout en économisant, elle se tourne vers l'extérieur. Elle contacte des professionnels du monde entier du maquillage artistique, surtout pour les films. Cela lui ouvre plusieurs accès. « Tant qu'à y faire, autant importer des produits originaux qui sont d'ailleurs assez accessibles. Comme cela j'évitais les risques », reconnaît-elle. Le film « R+3 » est en tournée à travers le pays en ce moment, son travail y est remarquable. Raison pour laquelle, des pointures de la musique urbaine de Tamatave comme Treezy du Studio Feo, L-Jo, Mama Red... ont fait appel à son talent.

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