Afrique de l'Est: À Madagascar, la hausse du coût de la vie ne décourage pas les adeptes des combats de coq

À Madagascar, comme chaque semaine, les combats de coqs attirent en nombre spectateurs et éleveurs aux quatre coins de l'île. Autrefois activité de divertissement peu lucrative, la discipline a évolué ces dernières années, avec des sommes de plus en plus importantes à la clé. En cette période de hausse du coût de la vie, certains voient en ce jeu risqué une source d'argent bonus ou un simple moment de déconnexion.

« La vie est dure. Mais ça n'empêche pas les gens de parier, parce que c'est leur distraction préférée. Vous voyez, là, ils crient, ils chantent, ils encouragent ! » Accroché à la barrière du ring de combat, William est suspendu aux coups de becs et de griffes des deux adversaires du jour. Habitué des lieux depuis 25 ans, ce spectateur passionné a vu les sommes pariées devenir colossales. Une sorte d'échappatoire, croit-il savoir, face aux difficultés du quotidien à Madagascar. « Quand vous jouez pour une grosse somme, le quart de l'argent gagné est dépensé en bringue, pour faire la fête avec les amis, explique William. C'est pour échapper à la monotonie de la vie : le loyer, l'eau l'électricité... »

« Il y a aujourd'hui des gens qui vivent de ça »

Passion lucrative pour certains, métier à part entière pour d'autres. C'est ce que revendique Nandrianina. Lui soigne et prépare sa quarantaine de coqs de combat comme de véritables athlètes. Une activité encore secondaire mais devenue régulière. « Le combat de coq est plus qu'une passion à Madagascar, assure-t-il. Il y a aujourd'hui des gens qui vivent de ça. Personnellement, je m'efforce de faire au moins un match par mois, ce qui couvre une partie de mes factures. Il m'arrive aussi de vendre un coq - jusqu'à 2 millions d'ariary [environ 410 euros, Ndlr], quand j'ai besoin d'argent ! »

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Après une heure de combat, l'arbitre siffle la fin du match. Lova est l'heureux propriétaire du champion du jour. « Moi, je ne parie jamais l'argent que je n'ai pas, explique-t-il. Je distingue bien les dépenses pour mes besoins vitaux et l'argent des combats. Donc, ces matches n'impactent pas trop mon quotidien ».

Le mois de janvier, réputé rude pour les ménages malgaches, n'aura pas décourager les passionnés de combats de coq. Dans les plus grands gallodromes de la capitale, les sommes pariées peuvent atteindre les 40 millions d'ariary, soit plus de 8 000 euros.

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