Ile Maurice: L'ADSU soupçonne qu'un deuxième bateau a été volé pour récupérer une partie du colis

Nouveau rebond dans l'enquête sur les 333 kilos de cannabis saisis dans les eaux mauriciennes. L'Intelligence Unit de l'Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) a travaillé d'arrachepied pour obtenir de nouvelles informations. Quatre personnes ont été arrêtées par l'inspecteur Bullyraz et le sergent Sahadewla de la Criminal Investigation Division (CID) de Bel-Air pour le vol d'un bateau à Anahita le 5 janvier. Il s'agit d'Hassenjee Nizamdeen Caramuth, alias John Rider, de Jérôme Louis Robertson, d'Arshad Mohammad Abdool Ramman et d'Annas Mohamed.

Les enquêteurs de l'ADSU les soupçonnent d'avoir travaillé en collaboration avec d'autres suspects, notamment Jean David Legentil, Kisnaven Steven Boodhun, Benjamin Ismaël, 26 ans, et Guillaume Emilien. Ils devaient aussi se rendre en mer pour récupérer les colis mais leur joie a été de courte durée. Ils ont été pris la main dans le sac avant la grande expédition en mer et leur plan est tombé à l'eau.

Arshad Mohammad Abdool Ramman et ses acolytes se sont rendus au Anahita boat park. Ils se sont fait passer pour des mécaniciens de bateau venus en récupérer un pour des réparations. L'agent de sécurité chargé de la surveillance des navires a cru à ces mensonges. Le bateau, appartenant à un propriétaire de villa, n'étant jamais revenu, l'agent de sécurité a fini par soupçonner qu'il avait été volé. Il a informé le propriétaire et ils ont déposé plainte au poste de police de Bel-Air. La CID de Bel-Air en a été informée et quatre suspects ont été arrêtés. Arshad Mohammad Abdool Ramman a avoué avoir monté le plan du vol, mais les autres nient leur implication. Concernant leur lien avec la traversée en mer du 8 janvier pour prendre livraison de la cargaison de cannabis, ils nient tous les quatre être impliqués. Hassenjee Nizamdeen Caramuth alias John Rider, avait été entendu dans l'affaire Franklin par l'ICAC. Il n'est pas un inconnu dans le milieu de la police. Au fur et à mesure que l'ICAC faisait son enquête dans l'affaire Franklin, Hassenjee Nizamdeen Caramuth avait été mentionné. Une Ford Mustang de John Rider avait été saisie dans le cadre de l'enquête de l'ICAC sur Franklin pour blanchiment d'argent présumé. Cette voiture avait été utilisée pour véhiculer l'influenceur ivoirien Nico le Mimi lors de son passage à Maurice. C'était Franklin qui conduisait la berline.

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Quant à Arshad Abdool Ramman, son nom avait été cité dans l'achat d'un bateau dans l'affaire de 150 kg de zamal déjouée. Le zamal d'une valeur de Rs 150 millions allait atterrir sur le sol mauricien en avril 2023. La gendarmerie réunionnaise avait pu déjouer cette importation à travers une commission rogatoire et avait mis sur écoute les Réunionnais soupçonnés d'être dans le trafic, ce qui avait fait capoter la transaction. Benjamin Leu, Andy Patate et Marcelino Meunier, qui étaient à bord du bateau qui a chaviré, ont été arrêtés à La Réunion. L'achat du bateau avait fait l'objet d'une enquête de l'ADSU à Maurice. Grâce aux informations recueillies des autorités réunionnaises, trois Mauriciens avaient été dénoncés et la police avait pu mettre la main sur Felix Dilane Lapierre, Arshad Abdool Ramman et Samuel Legentil, qui avaient conclu l'achat du bateau. Les deux derniers ont été libérés sous condition.Les interrogatoires ont débuté

L'enquête a démarré dans l'affaire des 333 kilos de cannabis. Les Malgaches arrêtés sont Luco Tony Malazafaly, 46 ans, Jackely Scadiky, 39 ans, Jobila Richard, 35 ans, Aseta Marck Hero, 26 ans, Ismael Aboudou, 40 ans, et Janosy Fernand, 39 ans, tous originaires de Nosy Be et de Beramanja. Jean David Legentil, 27 ans, Benjamin Ismaël, 26 ans, et Guillaume Emilien, 37 ans, de Résidence La Cure, ainsi que Kisnaven Steven Boodhun, un habitant de Cap-Malheureux de 43 ans, ont été arrêtés lors de la saisie de 24 colis de drogue en haute mer, valant Rs 600 millions, ont comparu en cour de Port-Louis le jeudi 18 janvier. Comme la police a objecté à leur remise en liberté sous caution le 24 janvier, ils restent en détention jusqu'au 6 février.

Le 26 janvier, l'interrogatoire de Guillaume Emilien a eu lieu en présence de son homme de loi, Me Nabill Kaufid. Les enquêteurs lui ont posé des questions sur sa situation financière ainsi que sur le travail qu'il faisait avant d'être arrêté. Il a expliqué qu'il entreprenait des travaux de construction et de rénovation de maisons. De temps à autre, il s'adonnait à la pêche. Il a comparu en cour le 30 janvier et comme la police a objecté à sa remise en liberté, il comparaîtra à nouveau le 6 février. Une accusation provisoire de «conspiracy to procure the importation of cannabis with the averment of trafficking» pèse sur lui.

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