Les acteurs coutumiers de quatre groupements de la chefferie de Bwito au territoire de Rutshuru, (Nord-Kivu) ont dénoncé, mercredi 31 janvier, le recrutement des enseignants par les rebelles du M23.
Dans une interview à Radio Okapi, Bismarck Kamudigi, acteur de la société civile de cette chefferie fait savoir que cette opération menée par ces rebelles dans leurs villages respectifs, met en péril le secteur éducatif dans cette partie de l'est du pays.
« Un enseignant qui est dans la zone, il n'a pas quoi faire, il est déplacé. Il y a ceux qui sont enrôlés dans les groupes armés et mêmes chez les agresseurs, parce que la vie est devenue difficile. Ils croient que c'est le seul moyen où ils peuvent trouver une survie. Il y a aussi ceux qui sont partis là-bas volontairement, parce que c'est la vocation », souligne-t-il.
Bismarck Kamudigi affirme que cette situation compromit l'éducation de milliers d'enfants dans cette zone de la sous-division de Rutshuru 5, où toutes les écoles ne fonctionnent pas depuis le mois d'octobre dernier.
Ainsi, il demande au Gouvernement et ses partenaires d'agir vite en récupérant toutes les zones sous occupation de la rébellion.
« C'est pourquoi nous voudrions que des mesures soient prises par le Gouvernement et ses partenaires des Nations unies, de Conseil de sécurité pour qu'on puisse sauver cette jeunesse. Sinon, si on ne sauve pas cette jeunesse, on croira qu'on est en train de soigner la plaie et pourtant qu'on est en train de l'élargir davantage », alerte Bismarck Kamudigi.
A l'en croire, cela permettra « de sauver tant soit peu l'avenir de plusieurs centaines d'enfants qui ne vont pas actuellement à l'école depuis deux ans maintenant ».
La chefferie de Bwito constitue l'un des bastions importants des rebelles du M23 et de leurs alliés rwandais.