Le président de la Transition, Ibrahim Traoré, avait promis de traquer les absentéistes dans l'Administration publique, et de faire en sorte que chaque agent mérite son salaire à la fin du mois.
Tout porte à croire que le travail a commencé. Car, à l'issue du Conseil des ministres du 24 janvier dernier, il ressort que plus de 500 agents de l'Agence nationale des soins de santé (ANSS) sont en situation irrégulière ou perçoivent des rémunérations fictives ou encore font l'objet de double mandatement. « Le Conseil a donné des orientations claires pour que toutes les irrégularités relevées soient corrigées et que toutes les personnes qui ont été impliquées, de façon directe et indirecte, puissent être sanctionnées », a déclaré le ministre en charge de l'économie et des finances. Dès lors, je sais qu'ils sont nombreux, à avoir le sommeil trouble.
Certains, pour autant que ce soit encore possible, tenteront de brouiller les pistes, conscients que l'issue de l'enquête sera sans appel pour eux. Mais que voulez-vous ? Moi fou, je ne pleure le sort de personne. Car, comme le dit l'adage, celui qui sème le vent ne peut que récolter la tempête. Tout comme celui qui fait montre d'intégrité sait que rien ne viendra l'ébranler. Franchement, je souhaite que les autorités de la Transition secouent le cocotier. Car, la Fonction publique, il faut avoir le courage de le reconnaître, est très infectée d'affairistes qui en ont fait « une assurance-vie », pour reprendre les ternes du capitaine Ibrahim Traoré. Le pire, c'est que ces mêmes qui se surent sur le dos de l'Etat, sont ceux-là qui n'aiment pas travailler.
Que celui qui se sent morveux, se mouche
Non seulement, ils partent en retard au boulot mais aussi, ils sont les premiers à déserter les bureaux pour se retrouver dans des maquis ou pour aller travailler à leur propre compte. Ce n'est pas moi qui le dis. Je suis sûr qu'ils sont nombreux qui se reconnaîtront dans mon propos. Que celui qui se sent morveux, se mouche. Pour revenir au cas précis de l'ANSS, je souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire de « rémunérations fictives ». Car, je me demande comment on en est arrivé là à une époque où tout ou presque fonctionne avec le numérique.
Très facilement, on peut apurer un fichier ou le mettre à jour suivant les départs et les arrivées. Tout comme il est très facile de suivre le mandatement des agents. Pour moi, de deux choses l'une. Soit il y a des chefs qui, en complicité avec des agents, spolient l'Etat. Soit ce sont des agents eux-mêmes qui font preuve de gredinerie en travaillant à se faire plein les poches.
Peut-il en être autrement quand on sait que nombreux sont ceux qui passent pour être des modèles et qui, dans l'Administration publique, prêchent la vertu alors qu'ils incarnent le vice ? Les exemples sont si légion que l'on ne s'emploiera pas à vouloir les citer exhaustivement. Le problème, c'est que très souvent, ce sont ces agents pourris qui sont promus sous le nez et la barbe des travailleurs consciencieux et dévoués. En tout cas, on espère qu'avec Ibrahim Traoré, les lignes bougeront dans le bon sens et qu'au final, l'on aura une Administration publique digne de ce nom, débarrassée des fainéants, des chasseurs de primes et autres contrebandiers.