La Commission électorale veut organiser les élections législatives dans les zones qui n'ont pas pu voter fin décembre, en raison de la situation sécuritaire.
La Commission électorale nationale indépendante, la Céni, a fait savoir que l'enrôlement des électeurs dans ces territoires aura lieu du 1er au 20 juillet prochain, suivi de la campagne électorale qui aura lieu sur un mois, avant la tenue des scrutins.
La Céni n'avait pas pu organiser, dans ces circonscriptions, l'élection présidentielle et les scrutins législatifs de décembre, en raison des violences, notamment des combats face aux rebelles du M23 qui contrôlent certaines zones du territoire congolais.
Jean Baptiste Itipo, le directeur de la communication de la Céni, estime que les élections seront possibles dans quelques mois.
"D'ici octobre, il y a un certain nombre de mois. Nous osons croire que la paix va revenir et que les conditions sécuritaires vont s'améliorer de manière à permettre aux Congolais vivants dans cette partie de la République de participer au processus électoral. "
Le retour de la paix, condition sine qua none
Au-delà de la volonté de la Céni de pourvoir des sièges de députés nationaux dans ces territoires, la condition est que l'Etat congolais parvienne à ramener la paix, rappelle Itihiel Batumike, chercheur à l'institut Ebuteli.
Celui-ci précise que tant qu'il y aura la guerre, il ne peut y avoir de processus électoral apaisé et la participation des électeurs sera très faible.
"Il est donc nécessaire de s'assurer qu'avant le lancement de ces opérations, le gouvernement de la République détienne le contrôle effectif dans ces régions et que tous les rebelles soient neutralisés. Dans le cas contraire, il y a un grand risque de perte en vies humaines et que finalement, le processus soit perturbé et qu'il ne puisse pas se dérouler dans le calme et la transparence."
La société civile reste sceptique
Marion Ngavho, président de la société civile de Goma, pense qu'il faut être réaliste. Même si l'armée congolaise parvenait à reconquérir certains territoires, il serait, selon lui, difficile d'y organiser des élections.
" La société civile n'est pas vraiment satisfaite par cette planification de la Céni et la programmation de ses activités. Parce que ni l'enrôlement des électeurs, ni les élections ne peuvent avoir lieu après un mois ou une semaine, dans une entité libérée des groupes rebelles."
Du côté des élus de ces zones, bien qu'on salue cette annonce, de nombreuses préoccupations demeurent. Safari Ayobangira, qui est député national originaire de Masisi, met l'accent sur la coordination des différentes armées engagées et l'efficacité des troupes de la SADC, la Communauté de développement d'Afrique australe.
Pour Elie Nzaghani, qui est un élu de Rutshuru, la Céni est une institution d'appui à la démocratie mais, selon lui, si cette annonce avait été faite par le ministère de la Défense, il aurait été plus satisfait.