Ile Maurice: Des passagers comptent poursuivre Air Mauritius

Cela a été la goutte de trop. Alors que certains ont vu leurs vacances d'été tourner au vinaigre, d'autres ont dû faire face à une prolongation inattendue, entraînant une diminution conséquente de leurs finances.

Coincés à Maurice lors du passage du cyclone Belal, ces Réunionnais et Européens se sont souvent retrouvés sans hébergement ni provisions. C'est pourquoi ils ont décidé de fonder un collectif, en collaboration avec l'association Dis-moi Réunion, dans le but de poursuivre la compagnie nationale mauricienne, Air Mauritius (MK), pour non-respect des engagements contractuels.

Cette expérience restera à jamais gravée dans leur mémoire, laissant un sentiment d'abandon alors qu'ils se trouvaient loin de chez eux. C'est ce qu'a ressenti Audrey Coridon, l'une des membres du collectif qui tente d'obtenir justice pour les milliers de passagers qui ont vécu une expérience difficile lors du passage du cyclone Belal. «Nous comprenons qu'il y ait des retards et des annulations en raison du cyclone. Cependant, la non prise en charge des passagers, restés entre 24 heures à cinq jours sans solution, qui ont été contraints de payer leur hébergement, leur nourriture, voire leur transport, sans aucun accompagnement de la part de la compagnie mauricienne Air Mauritius, est inacceptable.» Elle ajoute que même une fois rentrés chez eux, le calvaire a persisté. «Certains n'ont pas pu récupérer leurs bagages, définitivement perdus ou arrivés trois jours plus tard.»

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Elle déplore l'absence de toute initiative de la part de MK de prendre en compte leurs réclamations. «Aujourd'hui, nous voulons que cette compagnie reconnaisse ses responsabilités et mette en place un plan d'indemnisation pour tous les Réunionnais et les Européens touchés par ce problème», affirme-t-elle. Un point de vue partagé par Hugues Marie Louise, un autre membre du collectif. «Nous recueillerons toutes les difficultés rencontrées par les passagers et, avec l'aide de notre avocat, nous porterons plainte contre Air Mauritius. Nous voulons qu'elle respecte au moins leur engagement, et applique les règlements d'indemnisation pour les retards de vol et les pertes de bagages.»

Hugues Marie Louise souligne qu'aucun représentant de MK ne s'est manifesté depuis que des problèmes liés aux annulations sont survenus. «Personne n'a pris l'initiative de nous contacter ou d'informer les passagers des problèmes en cours. Nous avons été laissés à nous-mêmes et avons dû recueillir les informations par nos propres moyens.» Il souligne que cette négligence ne concerne pas uniquement l'épisode du passage du cyclone, mais a débuté même avant. «Il y a eu trois périodes distinctes : avant le cyclone, pendant le cyclone et après le cyclone. Et pendant cette période de crise, la compagnie Air Mauritius a été absente. À l'aéroport, ses employés ont été incapables de répondre à nos questions.»

Aujourd'hui, le collectif a décidé d'agir vigoureusement. «Avec le soutien de notre avocat, nous engagerons des poursuites contre la compagnie pour non-respect des engagements contractuels. Ce sont des obligations que toute compagnie desservant un territoire européen est tenue de respecter. Ainsi, notre avocat nous représentera tant sur le plan pénal que devant les instances juridiques supérieures.» À ce jour, le collectif compte déjà environ 500 membres, comprenant à la fois des Réunionnais et des Européens. «Cependant, nous aurions souhaité établir un dialogue avec un représentant de la compagnie d'aviation, ne serait-ce que pour entamer une discussion», souligne Didier Sooben, président de l'association Dis-moi Réunion, qui a accompagné ceux qui ont rencontré des difficultés à Maurice. Nous avons contacté MK et sommes en attente d'une réponse.

Post-Belal : des dégâts estimés à 100 millions d'euros

La Réunion fait face à des dégâts considérables après le passage du cyclone Belal. Selon France Assureurs, les dommages s'élèvent à 82 millions d'euros pour les particuliers, 14 millions d'euros pour les professionnels et 4 millions d'euros pour les automobilistes. Dans l'ensemble, les dégâts sont estimés à 100 millions d'euros. Il est important de noter que ce cyclone a traversé l'île soeur, causant même la perte de quatre vies. Il est le deuxième cyclone le plus coûteux après Dina, en 2002, qui avait généré 169 millions d'euros de dégâts.

À la Réunion. Les intempéries font quatre morts

Les régions du sud et du sud-ouest de Maurice ne sont pas les seules à avoir subi les impacts de la colère de Dame nature. À La Réunion, c'est la région du Sud qui a été la plus durement touchée. On signale le décès de quatre personnes à la suite de ces intempéries. Parmi les victimes, on déplore la perte d'un retraité ainsi que celle d'un jeune médecin de 28 ans, emporté alors qu'il traversait un radier. Porté disparu depuis mardi, le corps de la dernière personne a été retrouvé hier. Il s'agit d'un piéton qui a tenté de traverser une ravine à pied.

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