Kaolack — Un projet d'appui à la participation politique et citoyenne des personnes en situation de handicap a été lancé, jeudi, à Kaolack (centre) à l'initiative de l'Association Handicap FormEduC, a constaté l'APS.
Le projet ayant bénéficié d'un appui financier du National Democratic Institute (NDI) entre dans le cadre du Programme « Nietti élections » (trois élections, en wolof) de l'Agence des Etats-Unis d'Amérique pour le développement international (USAID).
Moussa Thiaré, le président de la Fédération sénégalaise des associations de personnes en situation de handicap (ASAPH) a rappelé, lors du lancement du projet, que l'idéal démocratique ne pouvait être atteint en excluant une frange importante de la population.
« Nous constatons tous, même si les textes concourent à le dire que la participation des personnes en situation de handicap était encore faible », a-t-il déploré non sans juger « opportun et important » de respecter les droits de toutes les personnes, y compris celles confrontées à un handicap.
« Nous pensons que l'atteinte des objectifs de développement durable dont le principe majeur reste +Ne laisser personne en rade+, ne saurait être possible si les personnes en situation de handicap, particulièrement celles de la région de Kaolack, n'ont pas la possibilité de participer aux élections », a insisté M. Thiaré.
Il n'a pas manquer de signaler que les élections constituent un des moments « les plus forts » pour mobiliser des énergies, des ressources, du temps.
« C'est la raison pour laquelle nous tenons à préciser que la FSAPH a opéré des changements allant dans le sens de quelques modifications du code électoral. Et cela, nous l'avons eu à travers un plaidoyer fort », a-t-il fait valoir.
Restant toujours dans cette logique desdites modifications, Moussa Thiaré a rappelé que le code électoral de 2021, en son article 38 relatif à la Commission administrative pour les inscriptions, 69 relatif aux vote hors bureau originel et 80 relatif à l'assistance, ont été revus dans le sens d'améliorer l'accessibilité au vote des personnes en situation de handicap.
« Pour l'article 69, s'il était question de permettre à la personne handicapée de voter dans son lieu de vote, il est maintenant question pour elle de voter dans le bureau qui lui est le plus accessible. En d'autres termes, si elle n'est pas en mesure de voter dans son bureau de vote originel, elle peut, en toute légalité, choisir n'importe quel bureau de vote accessible dans le centre pour y voter », a-t-il précisé.
Par rapport au vote, les personnes handicapées, celles qui ont un handicap moteur, sont prioritaires.
»Si nous l'avons obtenu, c'est parce parmi les obstacles identifiés, les personnes albinos ne pourraient pas rester plus de trente minutes sous le soleil. C'est pourquoi cette disposition permet à ces personnes, par ricochet, à toutes les personnes en situation de handicap de pouvoir voter sans faire la queue », a-t-il fait savoir.
Par rapport à l'assistance, M. Thiaré signale que les nouvelles dispositions du code électoral, qui constituent des « acquis » qu'il faudra vulgariser, permettent à la personne vivant avec un handicap, à travers l'article 80, de se faire assister, soit par une personne de son choix ou par les forces de défense et sécurité (FDS).