Sénégal: Présidentielle 2024 - « Si j'étais Thierno Alassane Sall, je serai conséquent en introduisant une requête contre la candidate Rose Wardini, en ces termes ». Dr Cheikh Diallo

*À l'attention de Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel*

*Objet : Requête pour fausse déclaration sur l'honneur*

Monsieur le Président du Conseil Constitutionnel,

Qu'il nous soit permis de revenir vers votre haute autorité pour soulever une problématique cruciale liée à l'intégrité du processus électoral de la République du Sénégal. En notre qualité de candidat à l'élection présidentielle sénégalaise du 25 février 2024, nous avons introduit préalablement une requête aux fins de rejet de la candidature de M. Karim Wade, décision que vous avez légitimement jugée irrecevable le 20 janvier 2024, conformément à l'article 28 de la Constitution sénégalaise du 22 mars 2001.

*Les faits*

Après une vérification effectuée le 1er février 2024 sur le site officiel de service public français, une découverte troublante s'impose. Une autre candidate, Mme Rose Wardini, définitivement admise par le Conseil Constitutionnel, semblerait détenir la nationalité française, en violation directe de l'article 28 de notre Constitution qui prescrit avec clarté l'exclusivité de la nationalité sénégalaise pour tout candidat à la Présidence de la République.

En effet, sur le site officiel du service public français, jusqu'à la date du *1er février 2024*, Mme Wardini garderait toujours son numéro national d'électeur 598170594.

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Dans cette filiation directe, nous sommes en droit de déposer conséquemment plainte contre Mme Rose Wardini pour fausse déclaration sur l'honneur, alléguant qu'elle a intentionnellement fourni de fausses informations concernant sa nationalité lors du dépôt de sa candidature à l'élection présidentielle.

L'article 28 stipule explicitement l'exigence de la nationalité sénégalaise exclusive pour être éligible à la présidence. Toute violation de cette disposition doit être sanctionnée conformément à la loi.

Du reste, nous souhaitons attirer votre attention sur la possibilité de soulever une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) en vertu de l'article 92 de la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016. Cette disposition, introduite suite au référendum du 20 mars 2016, élargit le champ de compétences du Conseil Constitutionnel en permettant de soulever des exceptions d'inconstitutionnalité devant la Cour d'Appel ou la Cour Suprême.

Comme vous le savez, la QPC permet de contester la constitutionnalité d'une disposition législative, en l'occurrence, l'application de l'article 28 dans le cas présent, devant des instances supérieures.

La QPC pourrait également soulever la question de savoir si l'application sélective de l'article 28 crée une inégalité devant la loi, en fonction des candidats.

Nous tenons à souligner, avec le plus grand respect, que bien que les décisions du Conseil Constitutionnel soient insusceptibles de recours, il est impératif de maintenir une équité, une égalité et une constance dans l'application des principes constitutionnels. L'idéal démocratique repose sur le principe selon lequel il ne saurait y avoir deux poids deux mesures, même dans le cadre des pouvoirs dévolus à votre honorable institution.

En tant que candidat dévoué à la stricte application de la Constitution et à l'intégrité du processus électoral, nous sollicitons respectueusement votre intervention prompte et équitable dans cette affaire cruciale. La confiance du peuple sénégalais dans notre démocratie dépend de la justice constitutionnelle électorale.

Pour rappel, Dr Cheikh Omar Diallo est Docteur en Sciences juridiques et politiques, ses travaux de recherche portent en autres sur l'extension audacieuse du champ de compétences du Conseil constitutionnel sénégalais notamment sur la question prioritaire de constitutionnalité*. Il est par ailleurs Fondateur et Président de l'Ecole d'Art Oratoire et de Leadership (EAO-Afrique).

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