Afrique de l'Ouest: Kaolack - Un acteur plaide pour l'aboutissement des réformes sur le foncier au Sénégal

Kaolack — Le chargé de projet foncier de l'Association des actions concertées pour l'entraide et la solidarité (ACCES), Ibrahima Bâ a plaidé pour l'aboutissement des réformes en profondeur sur le foncier au Sénégal pour régler les conflits liés à cette problématique.

"Un des objectif du CRAFS (Cadre de réflexion et d'actions de la société civile sénégalaise sur le foncier), c'est de faire en sorte que le processus de réforme foncière puisse aboutir. Parce que pour régler ces problèmes liés au foncier, il faut aller vers des réformes en profondeur", a indiqué M. Bâ, également membre du CRAFS.

Il s'entretenait avec l'APS en marge d'un atelier de mise en place de la Plateforme départementale multi-acteurs de dialogue sur la gouvernance des ressources naturelles et foncières, tenu récemment dans la salle des délibérations de la Mairie de Kaolack, en présence des autorités administratives et territoriales.

Depuis 1996, rappelé le chargé de projet foncier de l'Association des actions concertées pour l'entraide et la solidarité (ACCES), "tous les régimes qui se sont succédés ont entamé des processus de réformes sur le foncier qui n'ont pas encore abouti"

Il a notamment évoqué la récente commission nationale sur la réforme foncière (CNRF) dirigée par feu le professeur Moustapha Sourang, dont certaines propositions ont été prises en compte dans le document de politique foncière déposé sur la table du chef de l'Etat depuis avril 2017.

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Ibrahima Bâ a rappelé que le CRAFS a été créé en 2010 suite à un contexte particulier marqué par beaucoup de conflits fonciers et de cas d'accaparement des terres, avec la présence de multinationales de grands pays vers l'Afrique pour la recherche de terres.

Selon lui, "cette situation s'explique par le fait que plus de 60% des terres arables se trouvent en Afrique".

Ce contexte a fait que le CRAFS, du fait de son expérience sur le foncier au Sénégal, s'est positionné comme une plateforme qui regroupe plusieurs organisations de la société civile pour accompagner les communautés à la base pour sécuriser les droits fonciers, a-t-il dit.

Il a insisté sur la mise en place d'un cadre de dialogue, en organisant et en impliquant les acteurs concernés, afin de trouver des solutions aux problèmes fonciers. "Il est vrai qu'il y a des dispositifs réglementaires mis en place par l'Etat du Sénégal, à l'échelle communale, il y a une commission domaniale parce que les collectivités territoriales ont une compétence sur le foncier, mais ça ne suffit pas", a-t-il soutenu.

Ibrahima Bâ préconise l'élargissement de ce cadre-là, d'où la pertinence de la mise en place des plateformes régionales, départementales et même villageoises pour trouver des voies et moyens permettant de régler la question foncière qui constitue un "enjeu d'envergure nationale".

"Cette plateforme de discussions et de dialogue regroupe tous les acteurs, des élus territoriaux aux autorités administratives, en passant par les usagers que sont les agriculteurs, les éleveurs, les investisseurs, entre autres, qui sont certes des acteurs mais qui sont souvent antagonistes", a souligné M. Bâ.

Il espère que la mise en place de cette plateforme contribuera à la prévention et au règlement des conflits liés au foncier, parce que l'un de ses objectifs, au-delà de la gestion et de la prévention des conflits, devra être un cadre de dialogue pour alimenter ces différentes réformes qui sont en vigueur au Sénégal.

"Toutes ces plateformes que nous sommes en train de mettre en place ont pour finalité de pouvoir recueillir les avis des différents acteurs afin d'alimenter le plaidoyer pouvant influencer l'Etat à aller vers cette réforme-là", a-t-il précisé.

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