Plus de mille ménages de nouveaux déplacés vivant dans le camp de Lushagala, au quartier Mugunga, à Goma, ne sont pas assistés. Certains sont arrivés sur ce site depuis plus de deux mois, a constaté jeudi 1er février le reporter de Radio Okapi.
Pour faire face à cette vie de précarité, certains déplacés bravent l'insécurité pour tenter de trouver de quoi vivre dans des champs se trouvant dans les zones sous occupation des rebelles.
La présidente du site des déplacés de Lushagala, Tabu Kalamira Kanane, rapporte que les nouveaux déplacés vivent dans des conditions difficiles.
Elle affirme que leurs listes sont déjà partagées avec les organisations humanitaires. Le camp de Lushagala compte 11 242 ménages. Mais c'est seulement 10 115 reçoivent une assistance alimentaire.
Loin de leurs champs et de leurs maisons, plusieurs parmi eux sont prêts à braver la peur et se frotter au danger pour subvenir aux besoins de leurs familles.
C'est le cas de Hakizimana Senuma, jeune père de famille.
Visage serré et gorge nouée, il explique que sa famille comme plusieurs autres croupissent dans la misère. « Nous manquons de tout », indique-t-il.
Ce n'est pas sans peine qu'il raconte : « Mes enfants risquent de mourir de faim. J'ai 3 enfants et nous manquons de tout ».
Il a lancé un SOS aux autorités pour une assistance matériel ou financière, comme c'est le cas pour les déplacés arrivés avant eux à Lushagala.
« Les autres déjà reçoivent des vivres, nous demandons que nous soyons aussi assistés comme eux », a supplié Hakizimana Senuma.
Comme lui, d'autres pères de famille n'ont eux aussi pas d'autres choix. Ils sortent pour chercher des vivres dans des champs en se rapprochant dangereusement des zones sous occupation des rebelles du M23.
Ndagijimana Sebuhinja, vient de la localité de Karuba où il a fui l'insécurité causée par des groupes armés. Lui aussi raconte :
« Lorsque nous sommes affamés, nous allons dans les zones contrôlées par le M23 pour chercher à manger dans les champs. Ça fait 3 mois que nous sommes dans ce camp de Lushagala et toujours aucune assistance alimentaire. Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point nous souffrons ».