Thiès — Dix-neuf officiers stagiaires, futurs commandants d'unités d'infanterie de huit nationalités ont reçu leurs diplômes, vendredi, à l'Ecole d'application et de perfectionnement interarmes (EAPI) de de la militaire de Thiès, après cinq mois de formation.
Les stagiaires du Cours de formation des futurs commandants d'unité d'infanterie (CFCU/INF), de la session 2023-2 de l'EAPI, sont composés, en plus de 12 Sénégalais, de sept officiers venus d'autres pays africains.
Il s'agit de la Côte d'Ivoire, de la Guinée-Bissau, du Madagascar, de l'Ouganda, du Rwanda, du Tchad et du Togo. Ce sont des jeunes officiers subalternes, du grade de lieutenant jusqu'à celui de capitaine.
Depuis le 22 septembre 2023, ces 19 officiers stagiaires de huit nationalités "ont suivi sans répit, avec succès et détermination toutes les activités, toute la rigueur du stage, pour le couronner avec succès", s'est félicité le commandant de l'EAPI, le colonel Simon Sarr.
Il salué la "solidarité" dont ont fait montre les stagiaires qui "ont su exploiter leur diversité pour non seulement partager les expériences, mais aussi pour augmenter les chances de réussite".
Le colonel Sarr leur a recommandé d'être »des meneurs d'hommes en temps de paix comme en temps de guerre, (à) être à l'écoute de (leurs) subordonnés, à les assister pour améliorer leurs conditions d'existence ».
"Gagnez la confiance et l'estime aussi bien de vos chefs que de vos subordonnés, en faisant preuve de discipline, de compétence et disponibilité", a-t-il lancé, les exhortant aussi à se mettre "au service de leurs chefs, dans l'honnêteté et la franchise", afin d'être "de véritables relais" entre le commandement et leurs unités respectives.
La cérémonie était présidée par le général de brigade, chef d'état-major de l'Armée de terre(CEMAT), Souleymane Kandé, en présence du commandant de la zone militaire N°7, le colonel Thierno Gning, de l'adjoint au sous-préfet Diadji Guèye, de membre du corps diplomatique et d'instructeurs français qui ont participé à l'encadrement.
Des autorités militaires, paramilitaires, policières et des proches des récipiendaires ont aussi pris part à cette cérémonie qui s'est tenue dans un amphithéâtre du poste de commandement de l'EAPI.
Pour le général de brigade Souleymane Kandé, cette formation était aussi un cadre pour revisiter les "thèmes qui interpellent les armées, surtout dans un contexte de montée en puissance".
Elle permet de "développer chez les jeunes officiers stagiaires, la maîtrise du combat interarmes, gage de succès des unités terrestres évoluant dans un contexte opérationnel de plus volatile et imprévisible", a-t-il dit.
Attention particulière du commandement à la qualité des cours à l'EAPI
En plus de la capacité de commander des unités au combat, l'instruction dispensée lors de ces cours, prépare le commandant d'unité à assumer des responsabilités. Ce dernier est chargé d'administrer le personnel et le matériel déployés. Vu qu'il a aussi pour tâche d'entraîner et de contrôler la préparation opérationnelle de ses subordonnés, les capacités acquises garantiront un "rendement optimal" des unités sous leurs ordres.
D'où l' "attention particulière" que le commandement accorde à la qualité des cours dispensés à l'EAPI, a dit le CEMAT.
Il s'est réjoui de constater que "la montée en puissance est une réalité à l'EAPI, dotée d'infrastructures pédagogiques modernes », offrant un "cadre propice à une formation de qualité » aux stagiaires.
Pour le capitaine Amadou Sow, commandant 4-ème compagnie du Bataillon des parachutistes, major de cette promotion, ce stage permettra aux futurs commandants d'unité de "gérer correctement et convenablement » leur compagnie, dans leurs pays respectifs.
La diversité des nationalités pourra être un atout, en ce qu'elle aidera à un commandement "fluide », lors des opérations internationales.
Le terme interarmes désigne "l'emploi synchronisé et simultané de plusieurs armes pour obtenir un effet supérieur sur l'adversaire (à celui) qui aurait été obtenu par la mise en oeuvre indépendante de chacune de ces armes », a expliqué le capitaine Sow.
Le capitaine David Ngabo, de la Rwanda Defence Force, premier officier rwandais à être formé à l'EAPI, a trouvé cette session "enrichissante". Elle a porté sur la tactique, la gestion des ressources, la gestion du matériel et tout ce qui va avec », a-t-il dit.
"J'ai été chanceux, je suis le premier Rwandais à venir ici », a-t-il témoigné, disant avoir "beaucoup profité, que ce soit des instructeurs français, sénégalais ou (de ses) autres collègues ivoirien, sénégalais, tchadien et les autres ».