Afrique: Quart de finale CAN 2023 - Nigeria-Angola à 17h, RD Congo-Guinée à 20h

2 Février 2024

Les quarts de finale de la 34e édition de Coupe d'Afrique des nations (Can) «Côte d'Ivoire 2023» démarrent, aujourd'hui, avec le match Nigeria - Angola, au stade Houphouët-Boigny d'Abidjan. Une affiche inédite entre ces deux nations dans ce tournoi continental.

ABIDJAN - Avant le début de la Coupe d'Afrique des nations (Can), les spécialistes et chroniqueurs s'étaient tous permis de citer les pays qui étaient susceptibles de remporter ce tournoi de football qui en est à sa 34e édition. De grandes nations ont alors été plébiscitées, mais aucune n'est parvenue à se qualifier en quart de finale. Omis dans cette liste, le Nigeria était la seule formation qui s'était départie, malgré lui, de cette forme de pression et cela lui a, peut-être, quelque peu, sauvé la mise. Dorénavant, les «Super Eagles», forts de leurs trois titres de champions, font maintenant office de favoris au même titre que la Côte d'Ivoire, pays hôte. Mais pour confirmer cette tendance, ils doivent se défaire de l'Angola, en quart de finale, aujourd'hui, au stade Houphouët-Boigny. C'est une affiche inédite entre les deux pays en Coupe d'Afrique même s'ils se sont, par ailleurs, affrontés à trois reprises auparavant (1 victoire en faveur du Nigeria et 2 nuls).

L'équipe nigériane avait pourtant montré ses prédispositions avant de venir en Côte d'Ivoire (6 victoires, 1 défaite en préparation face à la Guinée), mais elle avançait masquée en profitant de l'exposition médiatique autour des équipes dites favorites (Sénégal, Algérie, Maroc, Égypte, Cameroun). Mais elle a surtout su profiter de sa force de frappe avec un effectif Xxl. Avec un seul but encaissé et 5 buts marqués, les «Super Eagles» ambitionnent de passer ce cap pour la 12e fois de leur histoire (un record absolu). Mais attention tout de même, car l'Angola vise aussi cet objectif. Ce sera seulement son troisième quart de finale après 2008 et 2010, mais il a de solides arguments pour bousculer la hiérarchie. Parmi les meilleures attaques du tournoi (9 buts marqués), les «Palancas Negras» sont véritablement passés en mode rouleau compresseur dans ce tournoi et ils se sont enfin mis à rêver d'un sacre final. L'espoir est permis, si l'on tient compte des surprises qui continuent de jalonner ce tournoi.

RD CONGO-GUINÉE, À 20 H

Duels d'outsiders très ambitieux

ABIDJAN - La deuxième affiche des quarts de finale mettra aux prises, cette après-midi, au stade Alassane Ouattara d'Ébimpé, la Rd Congo à la Guinée, deux équipes qui ne s'attendaient pas à se hisser à ce stade de la compétition et qui jouent pour une place en demi-finales. Les «Léopards» ont mis fin au parcours de l'Égypte, septuple champion d'Afrique, et qui rêvait du grand huit. Mais ses ambitions se sont brisées face à la pugnacité congolaise à la suite d'une séance serrée des tirs au but (8-7) après un nul d'un but partout. Pour autant, la Rd Congo joue la carte de la prudence. L'équipe congolaise, selon son coach, est loin d'être le favori de cette rencontre. Sébastien Desabre l'a fait savoir, hier, en conférence de presse d'avant-match. «Je ne pense pas que l'excès de confiance viendra de notre côté. Nous sommes plutôt humbles. Nous nous sommes concentrés sur les forces et les faiblesses du moment. La Guinée, ça fait quelque temps qu'il y a quelque chose qui se passe dans cette équipe et elle le valide sur cette compétition, et je pense qu'elle a le mérite de le valider. Mais nous savons que nous avons la capacité. Si on fait un bon match, on l'emporte comme on sait que la Guinée a ses chances aussi. C'est ça qui fait la beauté de ce match», a fait savoir Desabre qui se méfie bien de cette équipe guinéenne qui a fait fort en sortant, à l'arraché, la Guinée Équatoriale, la sensation de cette Can. Le «Syli national» a dû son salut à Mohamed Bayo qui a libéré tout un peuple en inscrivant le but salvateur à la 97e minute. Pour Kaba Diawara, son équipe disputera, cet après-midi, sa cinquième finale de la compétition et elle a bien envie d'aller voir ce qui se passe au-dessus. Pour ce faire, il lui faudra bien écarter la Rd Congo. Le sélectionneur guinéen ne compte pas se contenter que de ce quart. Kaba Diawara ambitionne de faire mieux qu'en 1976, en Éthiopie, quand le «Syli national» échouait à la deuxième place de la compétition. Ce match sera dirigé par un trio arbitral algérien conduit par Mustapha Ghorbal.

PROPOS AVANT-MATCH

KABA DIAWARA, ENTRAÎNEUR DE LA GUINÉE

«On est mentalement prêts pour nous battre et gagner»

«Le groupe vit bien. On a eu deux jours pour bien récupérer et mettre en place notre stratégie. Pour ce quart de finale contre la Rd Congo, on n'a pas de plan spécial. On est venu à cette Can pour faire sept finales ; on en a disputé quatre, il nous en reste trois. On va y aller avec humilité et gagner la cinquième qui nous oppose demain (Ndlr : aujourd'hui) à la Rd Congo et tout faire pour la gagner. On est mentalement prêts pour nous battre, gagner et aller encore plus loin. Pour ce match, on y va de la même façon. On n'a rien à cacher. On sait que c'est une finale, mais peu importe qui sera devant nous, on sait qu'au bout de 90 voire 120 minutes, on aura à gagner parce qu'on sait que si on perd, on rentre à la maison. C'est clair dans la tête des joueurs et dans notre esprit aussi. Donc, on se prépare en conséquence et même si on doit aller aux penaltys, on est prêt à tout pour aller encore plus loin. Il y a de la place, on fait partie du top 8 maintenant et c'est gratifiant. On a envie d'aller plus loin. Les gars sont des compétiteurs et ils savent très bien ce qui nous attend contre la Rd Congo. Il faut gagner pour aller voir ce qui se passe un peu au-dessus. On ne va donc pas jouer les fanfarons. On a en mémoire nos précédents échecs et on sait ce qu'on fait.

Les matches vont être de plus en plus intenses, il va falloir qu'on soit encore plus efficaces. S'il faut qu'on attende d'avoir à chaque fois trois à quatre occasions pour mettre un but, je ne sais pas si on aura cette chance là. Il faut qu'on soit encore plus tueurs et après, défensivement, voir si on peut avoir un clean sheet. On ne va pas s'en priver. Je sais que ça va être encore de plus en plus difficile, mais on va se concentrer en essayant d'être encore plus efficaces. À ce stade de la compétition, soit on gagne, soit on rentre à la maison. C'est la logique de la compétition : on va faire en sorte que ce soit la Rd Congo qui rentre à la maison. On est en mission et on prend ce rôle très au sérieux, tout en restant humbles. On ne doit pas se mettre plus haut que les autres ni se mettre plus bas que tout le monde. On sait ce qu'on a à faire. On doit être le plus sérieux possible et on gagnera».

SÉBASTIEN DESABRE, ENTRAÎNEUR RD CONGO

«On n'est pas favoris contre la Guinée, mais ...»

«On va jouer crânement notre chance avec la même optique, c'est-à-dire en essayant d'être performants, de faire un bon match en répétant les principes de jeu qu'on a eus depuis quelque temps. On s'attend donc à un match très ouvert. La Guinée est une bonne équipe, qui joue bien au ballon. Toutefois, notre objectif reste le même : c'est de progresser de match en match, d'améliorer nos points forts et réduire nos points faibles. On a atteint les huitièmes de finale, c'est déjà une première victoire. Mais on reste perfectibles dans notre jeu et on a encore une marge de progression. Je ne parlerai pas d'une Can des surprises, mais plutôt d'une Can du travail, car sur les équipes qui sont en quarts de finale, il n'y a que de belles équipes. C'est le cas de l'Afrique du Sud et de l'Angola. Ça ne m'a pas surpris. Cela prouve que ça travaille et ça va tirer le football africain vers le haut.

La Rd Congo n'est pas favorite contre la Guinée. Mais on a un plan de jeu fait sur nos forces qu'on adaptera en fonction de quelques lacunes qu'on a pu voir face à une équipe de Guinée très complète. On est humbles, mais on est conscients de nos points forts et de nos capacités de passer cette étape.

La victoire contre l'Égypte nous a fait du bien. On a bien joué avec la même détermination contre le Maroc. C'est un moment important par rapport à ce genre d'adversaire et c'est aussi important pour la confiance globale du progrès de savoir qu'on peut faire des matches comme ça.

On voulait performer à cette Can et on était la 13e nation. Et en étant en quart de finaliste, on est dans le top 8. Je pense qu'on peut y arriver et c'est ce qui se passe aujourd'hui. Dans une compétition lancée, il faut être ambitieux. On est à deux matches d'une finale, dont celui très difficile contre la Guinée qui est une bonne équipe, très organisée dans son système de jeu. Mais on est encore sur une phase de progression et des choses doivent s'améliorer. Il y a certains domaines où l'on n'est pas encore là, où que j'aimerais que l'équipe soit et l'équipe a les capacités d'y arriver».

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Diawara compte sur Guirassy et Naby Keïta

Contre la Rd Congo, la Guinée dispute un match crucial. Après avoir sorti in extremis la Guinée Équatoriale, le «Sily national» veut bouffer les «Léopards». Pour y arriver, le sélectionneur Kaba Diawara misera sans aucun doute, sur l'une de ses pièces maîtresses, Sehrou Guirassy que l'on n'a pas trop vu lors de cette compétition. Titulaire lors du match contre le Sénégal, il n'a disputé qu'une trentaine de minutes contre la Guinée Équatoriale. Hier, en conférence de presse d'avant-match, Kaba Diawara a donné de ses nouvelles. «Quand il est venu en stage, il était en forme. Il s'est blessé lors de notre unique match de préparation à Dubaï. Il a commencé la compétition blessé, il a fallu qu'il se remette. Mais, ça va de mieux en mieux. Il a eu 60 minutes contre le Sénégal et 30 contre la Guinée Équatoriale. Aujourd'hui, il est à 100%», a tenu à rassurer le coach du «Syli». Toutefois, Kaba Diawara s'est voulu clair. «On a la chance d'avoir, aujourd'hui, deux voire trois bons attaquants et Mohamed Ibrahima Bayo flambe. Donc il (Sehrou) rentre dans la concurrence. Il a fait de bonnes choses pendant six à sept mois et a démontré qu'il était top player, mais moi, j'ai une logique de compétition et aussi de groupe. Sehrou est à 100% et nous comptons sur lui», a fait savoir Kaba Diawara. Tout comme Sehrou, Naby Keïta est aussi bien rétabli et affiche une grande forme, selon le technicien. «Il est entré face à la Guinée Équatoriale et a joué trente minutes. Son entrée en jeu a contribué à stabiliser l'équipe. On voulait marquer ce but à 10 contre 11, mais on s'est précipité. Il a l'expérience, a maîtrisé le ballon et rassuré ses partenaires. Il nous a fait beaucoup de bien», a indiqué Kaba Diawara qui compte aussi sur l'expérience de Naby pour aller loin encore dans cette compétition.

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JOSE PESEIRO, ENTRAÎNEUR DU NIGERIA

«L'Angola n'est pas une équipe à sous-estimer»

«C'est un match de quart de finale de Coupe d'Afrique des nations. Ce sera un match qui demandera beaucoup de rigueur, de sacrifices et de concentration. L'Angola est une très bonne équipe, mais nous sommes déterminés à passer ce cap pour nous qualifier en demi-finale. Ne vous fiez pas aux statistiques de ces dernières éditions pour affirmer que le Nigeria sortira vainqueur parce que l'histoire appartient au passé et cette équipe angolaise a montré tout au long de son parcours qu'elle mérite d'être là où elle se trouve. On ne peut pas convoquer le passé pour définir à l'avance un résultat et on ne tombera pas dans ce piège. Nous travaillons pour gagner le match de demain (Ndlr : aujourd'hui) et cela passe par une bonne organisation, de la concentration et de la motivation. L'Angola est une équipe très forte dans les transitions, offensives et défensives. J'espère que mes joueurs seront prêts à 100% pour ce match parce que notre adversaire n'est pas une équipe à sous-estimer. Elle se crée beaucoup d'occasions, marque beaucoup de buts et en concède peu. Nous ne devons donc pas leur laisser beaucoup de liberté sur le terrain, car ils peuvent nous faire mal devant.

Bien sûr, je crois en la victoire de mon équipe, mais je ne crois pas au statut de favori. Nous parlons du présent et nous voulons aller jusqu'au bout. C'est, en tout cas, notre objectif dès le départ. Il y aura certainement de la pression, mais elle sera positive. Cela aurait été le contraire vingt ans en arrière, mais maintenant, je suis vacciné à la pression et à ce moment de ma carrière, j'ai su m'en accommoder parce que je ne suis plus un débutant dans ce métier. Cela dit, je ne suis pas superman. Je suis un homme, je fais un boulot fantastique et je donne le meilleur de moi-même tous les jours, à chaque heure pour faire progresser cette équipe».

ALEX IWOBI, MILIEU DE TERRAIN DU NIGERIA

«Seule la vérité du terrain compte»

«C'est une compétition avec beaucoup de surprises. Plusieurs pays qui étaient désignés favoris sont passés à la trappe, mais cela ne doit surprendre personne parce que toutes les équipes se valent maintenant. Il n'y a plus de petites équipes en Afrique. Pour notre part, nous devons rester concentrés jusqu'au bout, faire abstraction de tout cela pour essayer de nous qualifier en demi-finale. Nous devons continuer à travailler comme nous l'avons fait jusqu'ici parce que je pense que seule la vérité du terrain compte. L'Angola a beaucoup de qualités. Ils ont des joueurs qui jouent dans les meilleurs championnats, en Série A notamment, et en Ligue des champions. C'est une équipe jeune avec beaucoup de qualités et ils sont en nette progression depuis ces trois dernières années. Leur niveau se ressent forcément en équipe nationale. Nous avons regardé des vidéos de notre adversaire et le staff y travaille pour nous donner des ficelles».

PEDRO GONÇALVES, SÉLECTIONNEUR DE L'ANGOLA

«Je sais quel genre d'équipe on va affronter»

«Le match contre le Nigeria ne sera pas facile. C'est une équipe complète sur tous les plans et ce n'est pas pour rien qu'elle a terminé devant le pays organisateur. Les Nigérians ont démontré leurs qualités. Ils ont de fortes individualités avec des joueurs qui jouent dans de grands championnats. J'ai d'ailleurs voté pour Victor Osimhen pour le Ballon d'Or africain, mais il n'y a pas que lui. Et ce serait une erreur que de se concentrer sur un seul joueur. Lookman aussi est un bon joueur qui fait de bonnes choses avec l'Atalanta Bergame. Je sais quel genre d'équipe nous allons affronter. Ils ont fait preuve d'une capacité physique extraordinaire avec des milieux de terrain très talentueux. C'est une équipe très forte qui met souvent en place plusieurs schémas de jeu, mais qui a également quelques failles que nous allons utiliser pour les faire déjouer. C'est une opportunité d'une vie et c'est une fierté d'en être arrivé là. Il faut qu'on montre notre motivation pour ce match. Nous devons y mettre toute notre force pour gagner ce match. Nous avons monté que nous avions la compétence et une grande flexibilité pour faire face à n'importe quel plan de jeu. Demain (aujourd'hui), nous aurons un match difficile. Notre équipe va se donner au maximum pour gagner ce match.

Nous ne devons pas avoir peur, nous devons être fiers de notre parcours. C'est un match qui sonne comme une opportunité et nous avons des objectifs. Nous avons su monter les étapes, petit à petit. Nous avons l'objectif d'être immortels et cela signifie que nous devons passer ce tour et aller en finale. Nous cherchons cette notoriété. Nous faisons ce que nous pouvons et nous essayons de le démontrer à chaque minute aux entraînements. Nous avons toujours joué de manière positive et c'est l'image que nous voulons transmettre. Nous allons étudier l'adversaire pour voir comment aborder cette rencontre. En principe, les favoris sont ceux qui ont le plus de compétences, mais je pense que c'est sur le terrain qu'on verra le plus compétent. Le football est en nette progression et si nous sommes présents à ce stade de la compétition, c'est que nous nous sommes donné les moyens d'y arriver. Toutes les équipes veulent gagner, mais elles n'ont pas les mêmes niveaux. Nous nous donnons à fond, car c'est une opportunité pour prouver que nous sommes capables de rivaliser avec n'importe qui. Les Nigérians ont un bloc solide, sont forts physiquement et très coordonnés dans ce qu'ils font. Nous sommes conscients de tous ces aspects, mais nous avons notre capacité à être créatifs. Nous allons suivre notre idée de jeu, notre Adn et on s'en tient là. Nous allons donner une bonne réponse».

MANUEL SHOW, MILIEU DE TERRAIN DE L'ANGOLA

«Les qualités du Nigeria sont connues de tous»

«Nous aurons un match difficile face à une très bonne équipe du Nigeria. Mais c'est aussi une opportunité pour nous de faire nos preuves. Je suis déjà fier de ce que nous avons accompli jusque-là, mais nous devons montrer beaucoup plus pour sortir vainqueurs de ce duel. Les qualités du Nigeria sont connues de tous. Nous devons nous battre comme nous l'avons fait pendant les matches précédents, pour essayer de faire un meilleur résultat».

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