Le report tant redouté de la présidentielle au Sénégal est acté. Le président Macky vient d'abroger le décret qui avait convoqué le corps électoral. Ce qui de facto annule l'élection présidentielle du 25 Février 2024.
Dans un discours tant attendu par la population sénégalaise, il fait allusion à un conflit ouvert entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel.
La crise institutionnelle en question est née de l'accusation d'une supposée corruption sur des juges du Conseil constitutionnel.
Ce qui fait suite à la suppression de Karim Wade sur la liste des candidats retenus pour les joutes électorales.
Ainsi, dans son discours de ce samedi, le président Sall a, par ailleurs, invoqué l'article 28 de la Constitution qui stipule que pour tout candidat à une élection présidentielle, « il faut exclusivement être de nationalité Sénégalaises ».
Il faut noter au passage que cette même disposition a touché Mme Rose Wardini, une autre candidate en lisse. Ce qui lui a valu un garde à vue depuis le vendredi 2 février 2024. Ce report se précisait ces derniers jours qui ont vu les choses s'enchaîner.
Députés de la majorité et ceux du groupe parlementaire libérale se sont ligués pour actionner l'Assemblée nationale pour parvenir à ce report. Une décision qu'avaient redouté les partis d'opposition, la société civile et des universitaires qui parlent de « coup d'Etat constitutionnel ».
Cette décision de « report » intervient ainsi dans un contexte où tous les camps engagés dans cette présidentielle se mobilisaient pour aller à la pêche des voix.
Et pourtant, certains candidats avaient déjà fait enregistrer leur premier discours à la Télévision nationale. Ainsi la confusion ne fait que s'accentuer et la crise politique prend une nouvelle dimension.