Ile Maurice: Soodhun's begging bowl tarnishes MRU's image

Si Showkutally Soodhun n'existait pas, il aurait fallu l'inventer. Soodhun, ce pur produit de Triolet qui, de modeste rat-catcher au service de l'État, prétend aujourd'hui côtoyer les rois et princes du Golfe persique.

Premier grand défaut de l'homme qui bénéficia une fois du service du jet privé du roi de l'Arabie saoudite pour entreprendre un voyage vers Maurice, il ne sait pas contrôler sa langue. Ce qui provoque de l'outrage public. N'a-t-il pas parlé d'abattre Xavier-Luc Duval ? Il s'est aussi interrogé sur la moralité d'une composante particulière de la société mauricienne. Bien des années de cela, Soodhun s'était proclamé l'esclave de sir Anerood Jugnauth (SAJ) tout en votant sans hésitation en faveur de l'abrogation de la Muslim Personal Law.

L'inimitable Soodhun s'est mis au service du fils Jugnauth. Et voilà que le fils aurait demandé à l'ambassadeur favori de solliciter l'assistance des Émirats arabes unis après les intempéries du 15 janvier. Du moins, c'est Soodhun qui dit dans la lettre que sa démarche fait suite à une demande du Premier ministre lui-même. Au début même de la lettre, Soodhun explique qu'il a été «tasked by the Honourable Prime Minister of the Republic of Mauritius» pour quémander de l'aide financière. Et la lettre est adressée à His Highness Sheikh Mohammed bin Rashid Al Maktoum.

Cette singulière initiative de Soodhun est appelée à mettre le pays dans un profond embarras. Depuis 1983 déjà, le gouvernement, sur une initiative de SAJ, avait décidé de se passer de l'aide des étrangers après le passage des cyclones à Maurice. Il est peu probable que Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) ait pris la décision en 2024 de renverser la politique de son père pour demander à Soodhun d'avoir recours à un 'bol de charité'.

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Situation fort embarrassante pour PKJ. Car comment se peut-il qu'un pays disposant d'autant de ressources et qui a annoncé le paiement par l'État d'une compensation intégrale à ceux dont les véhicules ont été endommagés le 15 janvier pourrait se faire mendiantà l'étranger ? Donc, voilà un pays capable financièrement de rembourser jusqu'à Rs 20 millions à quelqu'un dont le super bolide de fabrication européenne a été abîmé dans les inondations, mais qui sollicite quand même l'assistance financière d'une principauté arabe pour soulager sa population.

Il serait nécessaire de souligner que Soodhun semble être le seul diplomate mauricien à sortir le bol de mendiant. Nos ambassadeurs dans d'autres pays n'ont pas entrepris une démarche semblable. Ou sont-ils tout simplement discrets ? Sans l'ombre d'un doute, l'action de Soodhun ternit la réputation internationale de Maurice. Pourtant, nos institutions dépensent énormément pour vendre l'image d'une nation prospère et sophistiquée, qui serait un lieu de résidence idéal, non pas pour des pauvres du Burkina Faso, mais pour des super-riches d'Europe et d'Afrique du Sud. Or, en nageant contre cette stratégie d'embellissement du label Maurice, Soodhun vient de classer le pays dans la catégorie des républiques bananières.

Tout en causant un tort immense au pays, Soodhun a aussi nui aux intérêts politiques du MSM lui-même en s'impliquant dans l'affaire Ram Dhurmea. En effet, lors d'un discours à Vacoas, l'ambassadeur aux émirats a affirmé que, si Dhurmea occupait un tel poste à Dubaï, on l'aurait pendu. Déjà, le directeur des services météorologiques bénéficie d'un grand soutien dans l'opinion publique mauricienne pour avoir été malmené par le Premier ministre lui-même et le ministre Anwar Husnoo. Et voilà que Soodhun donne une dimension de peine capitale, comme pratiquée ailleurs, dans une situation où Ram Dhurmea se retrouve comme une victime du pouvoir.

La sortie anti-Dhurmea de Soodhun compromet la stratégie pré-électorale consistant à mobiliser les associations 'socio-culturelles' autour de certains thèmes ou cibles et cela pour alimenter la tension communale. On aura remarqué qu'aucun 'socio-culturel' n'est venu condamner Soodhun pour avoir préconisé la pendaison de Dhurmea. Ce qui entame fortement la crédibilité de ces organisations. Que répondraient-elles si on leur demandait le pourquoi de leur mutisme par rapport à Soodhun/Dhurmea alors qu'elles seraient aptes à descendre dans la rue pour défendre 'nou bann'?

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