Au Soudan, des accrochages ont éclaté jeudi 1er février entre l'armée et les paramilitaires du général Hemedti dans la capitale du Darfour-Nord. La ville d'El Fasher a été pilonnée, mais elle reste sous contrôle de l'armée. Ces accrochages laissent craindre une escalade du conflit.
Selon plusieurs sources, la ville d'El Fasher a essuyé des tirs des mortiers tuant au moins cinq personnes et blessant une vingtaine d'autres. Dans un communiqué, les Forces de soutien rapide affirment avoir repoussé une attaque de l'armée soudanaise. Et ajoutent avoir fait preuve de retenue pour ne pas mettre en danger la vie de civils.
Jusqu'à présent, la capitale du Darfour-Nord avait été épargnée par les combats. Ces derniers mois, les FSR ont lancé une offensive fulgurante dans la région, prenant peu à peu le contrôle de quatre des cinq provinces du Darfour.
Mais El Fasher est un cas à part, souligne un chercheur, car s'y trouvent les principaux groupes rebelles du Darfour qui l'année dernière avaient mis en garde les paramilitaires : El Fasher est la ligne rouge à ne pas franchir.
Des affrontements dans cette ville risqueraient de faire basculer plusieurs mouvements rebelles dans la guerre, notamment le plus important, l'Armée de libération du Soudan de Minni Minawi. Cela provoquerait également la fuite de plus de 100 000 personnes, déjà déplacées et installées dans cette province.