Afrique de l'Ouest: Pour l'ex-Premier ministre Moussa Mara, «le panafricanisme c'est de rester dans la Cédéao»

Cela fait près d'une semaine que le Mali, le Niger et le Burkina ont annoncé, dimanche 28 janvier, leur décision de quitter la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao). Une décision fracassante dont les conséquences économiques et politique suscitent, depuis, beaucoup d'inquiétudes.

Certains veulent même espérer que cette décision du Mali, du Niger et du Burkina Faso de quitter la Cédéao n'est pas irréversible. C'est le cas de l'ancien Premier ministre malien, Moussa Mara, qui lance, ce samedi 3 février, un appel aux autorités maliennes de transition. Moussa Mara.

« Je leur demande de ne pas le faire et surtout, dit-il, se parler et écouter avant de prendre des décisions qui peuvent être considérées comme stratégiques. Sortir le Mali de la Cédéao, c'est une décision pour le moins stratégique. Donc je pense que dans la forme, il a manqué la concertation. Et maintenant, nous sommes face à une situation qui nécessite aussi de la concertation : les autorités de la Cédéao ont montré leur disponibilité à se parler, les autorités de l'Union africaine ont montré leur disponibilité à accompagner le Mali, le Niger et le Burkina. Moi je ne peux que souhaiter qu'ils saisissent ces opportunités. »

Transformer de l'intérieur

Ainsi, Moussa Mara interpelle donc les autorités avec un discours aligné sur les priorités revendiquées de la Transition. Pour l'ancien Premier ministre, qui se positionne non comme un allié ni comme un opposant du régime de transition mais comme une sorte d'accompagnateur vigilant, le véritable panafricanisme n'est pas de rejeter la Cédéao mais de la transformer de l'intérieur, afin d'avancer vers l'unité du continent.

« La marche de l'histoire, c'est d'aller dans le sens des ensembles. Même ceux qui parlent de panafricanisme et d'unité africaine : nous avons indiqué dans notre Constitution, de manière constante depuis 1960, que le Mali est prêt à abandonner tout ou partie de sa souveraineté pour réaliser l'unité africaine. Il y a des insuffisances à la Cédéao. La Cédéao elle-même le reconnaît. Travaillons à l'intérieur pour corriger ces insuffisances et rester ensemble. Allons dans le sens de l'unité africaine ! Abandonnons la désunion et la désintégration ! »

Un appel qui pourra nourrir la réflexion des Maliens et de leurs alliés nigériens et burkinabè de l'AES, mais qui n'a que très peu de chances d'être entendu par les régimes en place.

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