Afrique de l'Est: Dans le sud de Madagascar, de nouvelles techniques agricoles commencent à porter leurs fruits

Désertification, sécheresse, famine... Le Grand Sud malgache est tristement célèbre pour être en proie, de manière répétée, et ce, depuis des décennies, à une multitude de maux qui affectent sa population. Cependant, depuis deux ans, la mise en place d'actions d'anticipation des conséquences de la sécheresse commencent à montrer des effets positifs.

Au milieu de son champ d'arachides, au village d'Antsakoamamy, Bienvenue rayonne. Avec beaucoup de fierté, la cultivatrice se présente comme la « Cheffe de la communication météo ». Smartphone à la main, elle nous montre l'application qui a modifié sa manière de cultiver et celle de sa communauté.

« Ce téléphone m'informe des prévisions météo. Je peux savoir plein de choses grâce à l'application, fait-elle valoir. Quand on voit qu'il va pleuvoir, j'informe ma communauté qu'on peut planter. Par contre, quand on voit qu'il n'y aura aucune pluie, on ne sème pas. Une fois par semaine, j'achète du crédit pour recharger et consulter l'application et j'annonce à tout le monde les prévisions. Cela a changé notre vie. Cela nous aide à mieux prévoir les précipitations et c'est crucial pour nous, cultivateurs de la campagne. »

Pluie, criquets, vent... L'application développée par la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, fournit des données agro-météorologiques à jour et compréhensibles par tous. Elle permet à une soixantaine de communautés paysannes d'anticiper leurs tâches quotidiennes, de choisir les semences à planter et de maximiser les récoltes, compte tenu des aléas climatiques.

La FAO appuie aussi les producteurs multiplicateurs de semences, comme Laly qui a planté du mil sur sa parcelle d'un hectare et demi. Autour de lui, des épis volumineux, fournis en graines, sont le fruit de sa réussite. Depuis qu'il est devenu producteur de semence, le cultivateur a bénéficié d'une formation aux techniques de cultures améliorées : « Moi, j'ai choisi de cultiver du mil parce que c'est nutritif et surtout, ça n'a pas besoin de beaucoup d'eau pour pousser. On a fait un contrat avec la FAO et depuis, mon but, c'est de produire des graines de qualité et c'est la FAO qui me les rachète toutes. »

De meilleurs rendements, des semences sélectionnées et plus résistantes à la sécheresse et au vent, une sensibilisation à d'autres types cultures... Les changements sont progressifs, mais les résultats visibles.

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