Le quart de finale de CAN 2024 qui se joue ce samedi 03 février (17H TU) entre le Mali et la Côte d'Ivoire sera un derby entre deux pays voisins très proches géographiquement et culturellement. Une proximité louée par les principaux acteurs de la rencontre, qui espèrent que le match sera une belle fête même si l'enjeu d'une demi-finale pourrait exacerber les tensions.
Peu avant un match qui s'annonce chaud sur le terrain, dans les tribunes et sûrement dans certains foyers au Mali et en Côte d'Ivoire, l'hymne de la fraternité est chanté en ce moment à Bouaké, lieu du quart de finale entre les Aigles et les Éléphants. Plus qu'un match, ce derby entre voisins très proches revêt un cachet particulier au regard des liens entre les deux pays, les deux équipes. Le sélectionneur du Mali, Éric Sékou Chelle, né à Abidjan, a laissé paraître son émotion de jouer contre son pays de naissance en conférence de presse. « C'est un match rempli d'émotions pour moi qui ai des origines ici. Je prends beaucoup de plaisir à être là, a lâché le sélectionneur du Mali. C'est un match entre deux pays frères liés par l'ADN ».
Éric Chelle ne sera certainement pas le seul à être secoué par l'émotion ce samedi. Parmi ses joueurs, Yves Bissouma, né il y a 27 ans dans le quartier populaire de Youpougon, à Abidjan, aura certainement un pincement au coeur. Tout comme Nene Dorgeles, né à Kayes de parents ivoiriens. En face, certains Éléphants auraient pu jouer pour l'équipe adverse. Seko Fofana, par exemple, a longtemps été courtisé par le Mali à cause des origines supposées de ses parents originaires du village de Landibou, dans la région de Kayes.
Climat apaisé entre Bamako et Yamoussoukro
Les liens entre les deux pays voisins sont séculaires. Des milliers de ressortissants maliens vivent dans les villes ivoiriennes comme Korhogo, proche de la frontière malienne, ou Bouaké où opèrent de nombreux commerçants venus de toutes les régions du Mali.
Les relations politiques ont parfois été crispées et le dernier épisode tendu est encore frais dans les mémoires avec l'affaire des 46 soldats ivoiriens qui ont été détenus au Mali. Le climat s'est radouci entre Bamako et Yamoussoukro depuis, mais certains craignent tout même que la passion ne déborde et soit source de tensions entre supporters.
Ce jeudi 1er février, l'ambassade du Mali en Côte d'Ivoire invitait d'ailleurs ses ressortissants « à ne pas céder à la provocation (...) et d'avoir toujours à l'esprit les liens séculaires de fraternité et d'amitié qui ont toujours existé entre les deux pays et les deux peuples ».
« S'embrasser à l'issue de ce match »
Les deux sélectionneurs ont également appelé à la fraternité, à la paix et au fair-play. « C'est une symbolique ce match entre deux pays frères, dans le stade de la Paix, insiste Éric Chelle. Il faut que les deux équipes en sortent grandies et on doit pouvoir s'embrasser à l'issue de ce match. » Sur le même ton, Emerse Faé, « ami » de Chelle, a « envie que le match se passe de la manière la plus fair-play possible ».
Le foot dans tout ça ? La Côte d'Ivoire s'avance dans ce quart de finale avec la confiance engrangée lors de sa qualification contre le Sénégal. Elle s'est peut-être retrouvée, en tout cas, dans son ambition initiale de remporter la CAN qu'elle organise.
Emerse Faé a remobilisé ses troupes, et si le temps ne lui permet pas de trouver une identité dans le jeu, il comptera une nouvelle fois sur l'orgueil de ses poulains pour freiner les Maliens. Cela suffira-t-il ? Car les Aigles d'Éric arrivent à Bouaké escortés de plus de certitudes dans le jeu, avec un milieu de terrain de haut niveau qui devrait régaler dans l'entrejeu. Cela promet une belle partie de foot. Une belle fête entre voisins...