La Turquie intensifie ses relations avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger après leur retrait de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et « avance ses pions dans la région ». C'est ce qui ressort d'une analyse de Radio France internationale (RFI) publiée sur son site.
Selon le média français, « plusieurs indices donnent à penser que la Turquie voudrait saisir l'opportunité du changement géopolitique en cours au Sahel pour accroître son influence et mener une nouvelle offensive diplomatique, militaire et économique dans cette région ».
RFI écrit que moins d'une semaine après l'annonce de son retrait de la Cédéao, le premier ministre nigérien, Ali Lamine Zeine, s'est rendu en visite de travail à Ankara, où il s'est entretenu avec le président turc, Recep Tayyip Erdogan, le 1er février.
« La Turquie du président Erdogan, qui s'est gardée l'année dernière de critiquer trop sévèrement le coup d'État au Niger, accueille favorablement le souhait des nouvelles autorités de Niamey de continuer à développer les liens entre les deux pays », poursuit RFI.
Selon la publication, les échanges commerciaux entre les deux pays ont, d'ailleurs, triplé entre 2021 et 2022 pour atteindre 203 millions de dollars. Par ailleurs, « le Niger est l'un des cinq premiers bénéficiaires des aides de la Turquie en Afrique subsaharienne, avec un million et demi de dollars fournis en 2021, selon les derniers chiffres officiels », avance ce journal.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, le 28 janvier, leur décision commune de quitter la Cédéao, avec effet immédiat. Ils soulignent dans un communiqué que la Cédéao, « sous l'influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses États membres et leur population ». Ces trois pays ont déjà officiellement notifié à l'organisation leur décision.